« Pour la première fois, des banques françaises s'intéressent à l'ouverture du capital du CPA », affirme le ministre des Finances. En visite officielle depuis lundi à Paris pour des séances de travail avec son homologue français, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a appelé, hier, à l'élargissement et à l'enrichissement de la coopération économique algéro-française. Lors d'une réunion débat animée au siège du patronat français, le Medef, Mourad Medelci est revenu sur les relations économiques algéro-françaises « à la lumière de l'évaluation de l'aide-mémoire signé par les deux pays le 17 juillet 2004 », rapporte l'agence APS. Selon la même source, ce document, qui « définit en profondeur la coopération économique entre les deux pays, notamment en matière d'investissement », doit être aujourd'hui, aux yeux du grand argentier du pays, « élargi et enrichi afin de concrétiser la complémentarité des économies des deux pays ». Saisissant l'opportunité de la présence des plus importants responsables de petites et moyennes entreprises françaises, le ministre des Finances a évoqué « les grandes perspectives de l'économie algérienne à l'horizon 2009, tracées par le programme complémentaire de soutien à la croissance », et a exposé également « les grandes lignes de la loi de finances complémentaire avec les mesures législatives arrêtées récemment pour compléter le dispositif relatif aux investissements », ajoute la même source. L'invité du Medef a, par ailleurs, souligné « l'importance de mettre le système financier algérien au service de l'investissement, en invitant les compétences étrangères à accompagner l'Algérie dans les programmes de modernisation de ce secteur ». Selon le ministre, « l'Algérie se trouve aujourd'hui dans une période que d'aucuns considèrent exceptionnelle aussi bien sur le plan de la sécurité qu'en matière de finances et de stabilité. Ces conditions doivent nous permettre de nous améliorer au niveau aussi bien du système de la gouvernance de l'économie que des services publics ainsi que des conditions dans lesquelles l'investisseur étranger peut intervenir ». Concernant l'opération de privatisation en cours de préparation de certaines banques publiques, le ministre des Finances a indiqué que « pour la première fois, des banques françaises s'intéressent au CPA » et d'ajouter que trois autres banques algériennes connaîtront progressivement une ouverture de capital. Tout en se félicitant des « performances réalisées » par certains secteurs de l'économie algérienne, Mourad Medelci a relevé, cependant, que « le niveau des investissements directs étrangers (IDE) hors hydrocarbures reste insuffisant, même s'il est plus important que les années précédentes ». C'est la raison pour laquelle le ministre a appelé les opérateurs économiques français à « investir massivement en Algérie » d'autant que beaucoup d'investisseurs ont affiché leur intérêt pour des secteurs bien précis, tels que « les télécommunications, avec l'ouverture projetée du capital d'Algérie Télécom (AT), et dans les infrastructures portuaires, notamment les ports d'Alger et de Jijel ». Le ministre a demandé, en outre, aux constructeurs automobiles « d'investir le marché algérien très porteur, d'autant qu'ils le font dans des pays qui souvent n'offrent pas les mêmes conditions que l'Algérie ». Evoquant l'ambitieux projet de réalisation d'un million de logements lancé par le président de la République, Mourad Medelci a appelé, enfin, les entreprises françaises de construction, jusqu'ici absentes de ce secteur, de saisir cette opportunité et d'affirmer leur présence en Algérie.