Il fait bon vivre à Thala Kouchah, n'étaient ces nuages de fumée toxique et ces odeurs nauséabondes que les citoyens de cette région sont contraints de subir depuis près de vingt ans », déclare un citoyen au sujet de la décharge publique sise à l'entrée ouest de la ville d'Azazga. Dans cette agglomération où la collecte des ordures a lieu quotidiennement, des déchets composés de verre, plastique, papier-carton, métaux, textile... sont transportés vers la décharge publique de Thala Kouchah, située à proximité de la ville. En effet, cet endroit, situé à une cinquantaine de mètres des maisons, reçoit journellement des tonnes d'ordures sur une superficie de 3 ha. Incorrectement traités, ces amas d'ordures, que la commune essaie de brûler tous les jours, entraînent des conséquences néfastes sur la santé publique, la faune et la flore. La fumée reste en suspension à plusieurs centaines de mètres à la ronde. « Chaque fois que nous signalons le danger qu'encourent nos familles en respirant l'air chargé de gaz toxiques, les services concernés trouvent nos réclamations bien saugrenues », rajoute-t-on. Aujourd'hui, les citoyens de cette région sont exposés à des risques réels. La grande concentration de la population dans cette région produit également de plus grandes quantités de déchets, et l'ultime solution adoptée par les autorités locales est de tout brûler à ciel ouvert. « Une décharge a pour but de réduire les problèmes de pollution. L'endroit doit être entouré d'une clôture afin d'empêcher les déchets d'être emportés par le vent. Malheureusement, le constat est amer : pollution de l'air par l'incinération d'ordures, émission de gaz toxiques qui indisposent les riverains », signale-t-on. Le choix du terrain concernant son transfert loin des habitations a été fait, il y a plusieurs années, sauf que rien n'est encore fait pour mettre fin au calvaire que vivent les citoyens de la région. « En cette période de chaleur, on ne peut ouvrir les fenêtres. Les femmes et les enfants restent enfermés toute la journée. Notre vie devient un cauchemar et personne ne s'en soucie », ajoute notre interlocuteur. Devant l'ampleur du danger qu'encourent des centaines de familles dans cet endroit et devant l'insensibilité des autorités concernées, l'inquiétude grandit de jour en jour : jusqu'à quand les enfants et les personnes âgées continueront à respirer l'air pollué et chargé de fumée ?