L'ex-numéro 2 du Front islamique du salut (FIS dissous) Ali Benhadj sera présenté, aujourd'hui, au procureur de la République près le tribunal d'Alger, apprend-on de source sécuritaire. Sa présentation prévue jeudi (au lendemain de son interpellation) a été ajournée par le parquet faute de disponibilité du magistrat, ajoute notre source. Interpellé mercredi dernier suite à une déclaration faite à la chaîne arabe Al Jazeera, peu avant l'annonce de l'exécution des deux diplomates algériens, l'ancien adjoint de Abassi Madani n'a pas caché sa totale adhésion à l'acte commis par Al Qaîda. Sans citer nommément l'organisation terroriste, Ali Benhadj qualifie les ravisseurs de « ikhoua » (ndlr : les frères). « Avant toute chose, il faut savoir que les frères n'ont pas arrêté ces diplomates en tant que simples individus. Leur arrestation est liée à leur statut de représentants d'un Etat (ndlr : l'Algérie) et que la présence de cet Etat dans un pays sous occupation ne peut être qu'une caution à l'occupant. Ce qui est l'encontre de la charia, de la politique et du bon sens », a-t-il dit. Ayant purgé une peine de 12 ans de prison pour appel à la violence, Ali Benhadj a été libéré en juillet 2003. Le tribunal militaire de Blida, qui l'avait jugé, l'a enjoint de ne pas faire de déclarations publiques ni de prêcher dans les mosquées. Croyant que Ali Benhadj allait être présenté au tribunal, Abdelkader Moghni et Kamel Guemmazi, tous deux ex-membres de l'exécutif du FIS dissous, s'étaient postés dans la matinée de jeudi devant l'entrée du tribunal. Ils étaient en compagnie des 4 fils Benhadj. Dans une déclaration faite à Reuters et à la chaîne France 2, ils ont tenté de disculper leur ancien responsable accusant la chaîne qatarie d'avoir interrompu la déclaration.