Apparemment non contents de l'issue qu'a connue la manifestation de vendredi soir, notamment l'arrestation d'un père de famille, Rafik Zine, par la Gendarmerie nationale, les jeunes de la commune de Takhmaret (100 km à l'est du chef-lieu de Tiaret) ont récidivé avant-hier soir en barrant de nouveau, bien que pour de courts moments, la RN14 reliant Tiaret et Mascara. Les émeutiers venant pour la plupart de la cité Tazeka ont été apparemment dissuadés puis dispersés par la force. Un quartier que nous avons visité avant-hier et où nous nous sommes enquis des dégâts occasionnés au siège de l'APC, au CEM Djellali et au parc communal. Des dégâts qui auraient pu être encore plus importants n'était-ce l'intervention énergique des brigades antiémeutes et la venue, à 1h, du secrétaire général de la wilaya, lequel n'a pu repartir qu'à 3h. Takhmaret, une commune à vocation agricole, aurait dû donner satisfaction à ses 35 000 habitants, notamment sa jeunesse, de par le travail de la terre revitalisé à l'ère du PNDA. Tout en confinant le problème dans son aspect revendicatif axé sur le branchement de l'AEP, le chef de daïra de Frenda, que nous avons eu hier au téléphone, semblait ne pas connaître les dessous de cette révolte que certains tentent de lier à une manipulation venant pour l'essentiel de certains agriculteurs. Mais c'est tout de même méconnaître les aspirations légitimes de ces damnés qui continuent d'errer à la recherche du précieux liquide dans une région où sévissent encore les « dégagates ». Avec les émeutes liées à l'eau, voilà venues celles liées à l'emploi. Hier Takhmaret, et avant elle Frenda, Chellala, sans oublier cette grogne près de Tiaret où près de 300 pères de famille gagnés par l'incertitude ont battu le pavé avant-hier, à près de 2 km de la ville et sont venus au chantier de réalisation de la station d'épuration pour demander du travail. Un projet de station d'épuration des eaux usées que réalise l'entreprise allemande Linde-KCA-Dresden, pour le compte de la DHW, depuis le 16 mai dernier. Sur place, aussi bien les responsables concernés de Linde que ceux de Cosider qui sous-traitent pour la partie canalisation n'ont voulu en parler. Le chef de daïra de Dahmouni, à qui nous avons rendu visite, était absent. Même le responsable de l'ANEM locale ne pouvait nous éclairer car il était tout simplement en congé. Le projet en question, nous dira en définitive le DHW, emploie actuellement quelque 240 employés, dont 216 travailleurs entre ferrailleurs, maçons et autres puisés localement, principalement des communes de Tiaret et de Aïn Bouchekif.