Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, cité par l'agence APS, s'est abstenu jeudi dernier d'accabler les cadres suspendus de la compagnie nationale pétrolière Sonatrach. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée en marge de sa visite de travail au pôle industriel d'Arzew, il a indiqué que la décision de suspendre ces cadres relevant des complexes et filiales de Sonatrach, au nombre de 24 selon lui, « n'a pas été facile et a été mûrement réfléchie et évaluée sur la base d'enquêtes menées aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'étranger », se défendant ainsi d'avoir effectué une purge. D'ailleurs, le ministre s'est empressé de souligner que les concernés, « bien que suspendus, font toujours partie des effectifs du groupe pétrolier national sauf qu'ils ne peuvent pas exercer les responsabilités qu'ils occupaient auparavant ». « Ils sont innocents tant que leur culpabilité n'a pas été prouvée », a-t-il tenu à préciser. « Mon statut de ministre et les prérogatives qui me sont dévolues me conduisent à défendre les intérêts de mon pays et ceux de mon secteur (...) il faut laisser la justice faire normalement son travail et nul n'est au-dessus des lois », a-t-il ajouté. Le ministre a, par ailleurs, exclu tout lien entre cette mesure et la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Au sujet du problème de délestage et des fréquentes coupures d'énergie électrique que connaissent certaines régions du pays et qui ont été à l'origine des émeutes ayant émaillé la wilaya de Béchar, le ministre a tenu à dire en guise d'explications qu'en sus des problèmes de pollution, au fort taux d'humidité et aux fréquentes variations de température, le phénomène du piratage des lignes et de la surconsommation de l'électricité dans des ateliers et fabriques clandestins est également mis en cause. Chakib Khelil a pris fait et cause pour Sonelgaz en signalant : « 15% des abonnés ne règlent pas leurs factures et c'est un manque à gagner pour cette société nationale. » En revanche, il a pointé un doigt accusateur vers les autorités locales qui « se montrent passives devant les constructions illicites chaotiques et désordonnées ». Le conférencier a affirmé, par ailleurs, que la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée par les deux Chambres et publiée en juillet dernier dans le Journal officiel, sera effective en septembre avec la mise en place des deux organismes : ALNAFT et l'Agence de régulation. « Le choix des responsables a été fait. Leur nomination officielle et leur installation à leur nouveau poste se feront en septembre prochain », a-t-il dit. Le ministre a encore une fois démenti que Sonatrach sera privatisée à la faveur de cette loi tant décriée par diverses parties avant qu'elle ne soit adoptée avec une grande facilité par le Parlement. « On privatise lorsque le nouvel acquéreur apporte des choses qui manquent à l'entreprise. Or Sonatrach n'a point besoin d'un apport extérieur. Elle dispose de la technologie, de fonds suffisants et de nombreuses opportunités de développement et de partenariat », a-t-il argumenté. En d'autres termes, « la privatisation et la restructuration de Sonatrach ne figurent pas à l'ordre du jour », a insisté M. Khelil en citant le cas d'ASMIDAL qui vient d'entrer en partenariat avec une société privée espagnole Fertiberia. Interrogé sur les cours du marché pétrolier, M. Khelil a indiqué : « Les prix connaîtront toujours une tendance à la hausse tant que le taux de croissance des USA et celui de la Chine seront élevés et ce n'est qu'avec une récession de ces deux économies mondiales que les prix connaîtront une baisse. »