«Une vingtaine de cadres ont été suspendus de leurs fonctions.» Alors que l'opinion publique s'informait, hier, à travers la lecture des journaux, du limogeage de quelque 130 cadres dirigeants relevant des entreprises Sonatrach, Naftec et Naftal, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, a réduit le nombre de ces responsables mis en quarantaine à une vingtaine uniquement. «Une vingtaine de cadres du secteur de l'énergie ont été suspendus de leurs fonctions», a en fait indiqué M.Khelil, lors d'un point de presse tenu hier au siège social de Sonatrach à Alger. Le premier responsable du secteur de l'énergie et des mines s'est abstenu, en outre, de révéler la moindre raison pouvant justifier la suspension de leurs fonctions des cadres sus-cités. Il a, en revanche, mis en exergue le concours de la justice pour statuer définitivement sur leur sort. «Je préfère laisser la justice faire son travail. Je ne veux accuser personne de quoi que ce soit», a encore souligné M.Khelil sans préciser pour quels chefs d'inculpation les cadres, désormais officiellement suspendus, auront à répondre devant le juge. Cependant, ces mesures de suspension ayant été infligées aux cadres de Sonatrach, Naftec et Naftal ne sont, croit-on savoir, que les résultats d'une enquête enclenchée par le ministre Khelil, lui-même, visant à lever le voile sur une série de passations de marchés suivant la formule de gré à gré. Cette enquête que l'on désigne au sein du secteur que dirige M.Khelil en termes de bulletins d'appels d'offres du secteur de l'énergie et des mines (Boasem)serait ainsi à l'origine d'une véritable opération d'épuration dont l'objectif n'est autre que de placer les cadres «indélicats» devant le fait accompli. Et ce ne sont pas la vingtaine de cadres évoqués hier par M.Khelil qui sont impliqués dans l'action Boasem, puisque d'autres sources affirment que 56 hauts responsables de l'entreprise Sonatrach viennent d'être suspendus de leurs fonctions. Ces mêmes sources ont annoncé que 21 cadres du complexe pétrolier d'Arzew figurent dans le lot des cadres ayant fait l'objet de cette mesure conservatoire. S'agissant de ces derniers, il semble que tout a commencé quand la direction générale a constaté que, dans le cadre d'un contrat avec un fournisseur américain John Cranne, les factures auraient été démesurément gonflées. Le contrat facturé à la somme de 10 millions de dinars aurait fait perdre à l'entreprise beaucoup d'argent qui, toujours selon les mêmes sources, aurait été détourné. L'enquête, qui n'est qu'à ses balbutiements, pourrait révéler beaucoup de choses. D'autre part, il y a lieu de préciser, si besoin est, que c'est la première fois que l'on parle de surfacturation au sein de l'entreprise Sonatrach. Toujours est-il que les cadres du complexe d'Arzew, contactés hier, n'ont ni confirmé ni infirmé les faits. A noter également qu'une atmosphère de malaise régnait, hier, au sein dudit complexe, et ce, à la suite des décisions disciplinaires prises par la direction générale. Notons enfin que le ministre de l'Energie et des Mines a eu à visiter, hier, le projet de renouvellement de dispatching en cours de réalisation par Sonelgaz et qui sera mis en service vers la fin de l'année en cours. M.Chakib Khelil a aussi pris part à la cérémonie de signature de contrat pour l'extension du bureau de conduite centralisée (BCC) pour la zone d'Alger, tenue hier à l'hôtel Sheraton.