«Ils sont innocents et ils le resteront tant que rien n'est retenu contre eux.» L'affaire des cadres de la Sonatrach suspendus au mois de juin dernier a été évoquée par M.Chakib Khelil en marge de sa visite de travail qu'il a effectuée jeudi à Oran. Le premier responsable du secteur de l'énergie a affirmé dans un point de presse que les 24 cadres qui ont fait l'objet d'une mesure conservatoire de suspension font toujours partie des effectifs de Sonatrach et ils le resteront tant que la justice ne retiendra pas des charges contre eux. «Ils sont innocents et ils le resteront tant que rien n'est retenu contre eux», précisera M.Chakib Khelil. Cette déclaration du ministre de l'Energie intervient pour expliciter une décision de suspension, que beaucoup de parties ont lié à la mise en application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures adoptée par les deux chambres du Parlement. «La décision de suspension n'est pas le résultat de la mise en oeuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Elle fait suite à une enquête nationale et internationale et il était de notre devoir de prendre des mesures nécessaires pour permettre à la justice de faire son travail», dira-t-il, précisant qu'une action judiciaire est en cours et que le dernier mot lui revient. Abordant la loi sur les hydrocarbures, il fera remarquer que l'intérêt national guide l'action des pouvoirs publics qui ne veulent pas, comme certains l'affirment brader les richesses du pays. Il rejettera à l'occasion les nouvelles faisant état d'une privatisation menée en sourdine de Sonatrach, «qui est une entreprise florissante ayant une part du marché mondial des hydrocarbures». Pour privatiser une entreprise, il faudrait que l'acquéreur apporte un plus pouvant redresser sa situation. Ceci n'est pas le cas de la Sonatrach qui possède des parts du marché mondial, un «know-how reconnu, un potentiel humain et mondial qui font d'elle un fleuron de l'économie nationale à préserver», dira-t-il avant de citer le cas de la société Asmidal qui a été cédée à un opérateur espagnol Ferbiteria qui a apporté des finances, des équipements, un potentiel et un marché susceptible de lui garantir la vente de sa production. Il dira à propos de la mise en application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, que 2 agences verront bientôt le jour; Alnaft et l'Agence de régulation dont les décrets de création seront bientôt publiés dans le Journal officiel qui prendront en charge la gestion du secteur à la lumière de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et ses incidences sur le marché de l'énergie. M.Chakib Khelil abordera dans ses réponses aux journalistes, la dynamique des marchés pétroliers affirmant que la hausse des prix de référence constatée ces derniers jours est le résultat de la bonne santé de l'économie des Etats-Unis et de la Chine qui sont en pleine croissance. Tant qu'elles n'auront pas connu une récession, les prix du brut continueront à grimper, dira-t-il avant d'expliquer que les perturbations d'énergie électrique qu'ont connues certaines régions du pays sont la conséquence de pics de tension et de conditions atmosphériques qui ont généré des taux d'humidité provoquant des pannes dans le réseau de production et de distribution. Au cours de sa visite à la zone industrielle d'Arzew, le ministre de l'Energie a inspecté plusieurs projets de son secteur en cours de réalisation parmi lesquels le projet de la station de dessalement d'eau de mer (Kahrama) qui produira le 28 août prochain ses premiers mètres cubes d'eau. A cet effet, il est prévu la livraison quotidienne, dans une première phase de 30.000 m3 avant que la capacité ne soit augmentée à 60.000 puis 90.000 m3/jour qui seront transférés pour couvrir les besoins des unités industrielles de la zone d'Arzew et une partie de la consommation des ménages de la ville d'Oran. Actuellement, 2 des 3 turbines prévues dans le plan de charges de la station produisent déjà 100 mégawatts/jour d'énergie électrique qui est transférée à la centrale de Mers El Hadjadj. M.Chakib Khelil a également inspecté un projet de fabrication d'urée (Fertalge) lancé en 2002 par un opérateur privé.