L'Algérie a gagné sa guerre contre le mouvement terroriste le plus violent que le monde musulman ait connu au cours des dernières décennies », a écrit jeudi le Wall Street Journal Europe (WSJE). Dans sa rubrique « Opinion », il note que « l'histoire de la manière dont les Algériens ont défait le monstre n'est pas très connue et l'Algérie continue de faire l'objet d'une mauvaise presse, spécialement en comparaison avec le frère ennemi, le Maroc ». « Cependant, l'expérience algérienne pourrait servir énormément pour défaire les terroristes en Irak et s'accommoder des groupes islamistes en Occident », poursuit le WSJE. Le WSJE rappelle ensuite la stratégie adoptée par l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme au cours des dix dernières années et le lancement du processus démocratique et sa consolidation à travers les différentes élections. S'agissant de ces dernières, il note que même si « aucune de ces élections n'a rempli les critères occidentaux, il n'empêche que l'exercice a aidé à nourrir une culture de la démocratie qui fait défaut dans le plupart des autres pays arabes ». Le WSJE note qu'« au cours des six dernières années, l'Algérie s'est distinguée comme un nouveau pôle d'attraction dans le sud de la Méditerranée pour le tourisme et les investisseurs étrangers ». « Des dizaines de milliers de pieds-noirs sont de retour pour visiter (le pays), acheter des biens et investir dans un pays pour lequel ils sont très nostalgiques. Ils ont été rejoints par un très grand nombre d'Algériens vivant en France, qui redécouvrent leur patrie ; ce qui est très prometteur pour l'avenir. La manne pétrolière contribue aussi au boom économique », fait-il remarquer. Le WSJE indique que c'est au tour du Maroc d'être confronté au phénomène du terrorisme en estimant : « Tandis que l'Algérie est devenue moins hospitalière pour les terroristes islamistes, un grand nombre de ces derniers ont rejoint le Maroc voisin. » Il cite un « haut conseiller » du roi Mohammed VI selon lequel « des centaines, sinon des milliers de jihadistes d'Algérie, d'Arabie Saoudite et d'autres Etats du Golfe se seraient infiltrés au Maroc ». « Nous savons qu'ils sont là, attendant le moment voulu. Certains se sont mariés à des Marocaines et fondé des familles. Un grand nombre d'entre eux seraient des éléments de cellules dormantes prêtes à frapper », indique le conseiller. Après avoir rappelé le différend qui existe entre Alger et Rabat sur la question du Sahara-Occidental, le WSJE indique à propos des difficultés que traverse le Maroc : « Après deux années de pluies intermittentes et de mauvaises récoltes et la perception que le nouveau roi n'investit pas l'énergie qu'il faut pour les réformes nécessaires, le Maroc semble se diriger vers des temps difficiles. Les partis islamistes qui, contrairement à l'Algérie, ont les mains libres, ont montré leur force à travers des manifestations de masse dans un grand nombre de villes et des campagnes d'intimidation quotidiennes contre les classes moyennes ‘'impies''. Récemment, les islamistes ont lancé un ballon d'essai en demandant la fin de la monarchie. » Le WSJE indique par ailleurs : « L'Algérie et le Maroc demeurent des fronts importants dans la lutte internationale contre le terrorisme (...). Si Washington renouait ses efforts destinés à rapprocher ces deux voisins, il pourrait aussi trouver les réponses à certains de ses autres problèmes. »