Nous avons saisi l'opportunité de la visite surprise du ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, chez l'équipe nationale de basket-ball, pour lui poser certaines questions ayant trait aux activités de son secteur. Ses réponses étaient spontanées. Ecoutons-le. Beaucoup d'encre a coulé sur cette salle à l'occasion du championnat d'Afrique des nations de basket-ball. Quel est votre commentaire en vous trouvant cette fois-ci sur les lieux ? Sincèrement, je suis stupéfait par cette infrastructure sportive, que je pense à une dimension mondiale. Voir cette salle comme cela, c'est merveilleux. Les responsables du basket-ball africain et mondial sont à Alger. Est-ce vrai que vous allez les recevoir pour une séance de travail ? Effectivement, nous allons nous rencontrer pour travailler uniquement. Vous venez de vous adresser aux joueurs de l'équipe nationale de basket-ball. Généralement, les responsables motivent les joueurs à la veille d'une compétition sportive, c'est bon pour le moral. Mais nous n'avons rien entendu à ce sujet ? (Rires). Les joueurs seront récompensés pour leurs efforts. Mais dans le cas où ils remporteraient le trophée, je vous promets qu'une bonne et grande surprise les attend. Je ne dirai pas plus. De toutes les manières, je pense que l'Algérie est pourvue d'un potentiel apte à réaliser un très bon résultat. Les joueurs sont sérieux et ils travaillent, c'est l'essentiel. Mais je vais les motiver, soyez-en sûr. Dans un autre registre, êtes-vous satisfait du comportement des Algériens aux Championnats du monde d'athlétisme de Helsinki ? Habituellement, je perds le sommeil lors de chaque compétition sportive dans laquelle les Algériens participent. Ma foi, j'estime que le cuisant échec des athlètes algériens à Helsinki est dramatique pour le pays. Mais je précise que la faute n'incombe pas à l'athlète, mais l'origine de ces échecs revient à la mauvaise qualité de l'encadrement de nos athlètes. Il est temps aujourd'hui de tout revoir sereinement et prendre les mesures qui s'imposent. L'Etat était et demeure présent à travers l'attribution des bourses et les réalisations des infrastructures. Alors je m'interroge : pourquoi les résultats ne suivent-ils pas ? Avez-vous les solutions pour remédier à cette situation ? Nous n'allons pas perdre de temps à philosopher autour de ces questionnements. Dans l'intérêt supérieur du pays et du sport national, il n'est plus permis de fuir ses responsabilités et chacun devra rendre compte de ses actes et de sa gestion. L'Etat a investi énormément alors que les résultats que nous venons d'enregistrer son nuls. Savez-vous qu'une médaille aux Jeux méditerranéens revient à un prix astronomique. Faites-vous allusion à la Fédération algérienne d'athlétisme ? Avec tous les problèmes qui se posent au sein de cette fédération sportive, il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Il ne faut pas avoir honte. Il faut revenir à une formule de partenariat avec l'encadrement compétent étranger. Le sport a tellement évolué dans tous les aspects techniques, tactiques, physiques et psychologiques, y compris la médecine sportive. L'encadrement algérien doit se recycler pour se remettre à niveau. Etant professeur en chirurgie, une intervention est alors imminente ? Je sanctionnerai tous ceux qui ne travaillent pas. Je n'admettrai plus que les laxistes continuent à vivre de la sueur des autres. Je ne permettrai plus que les hommes et les femmes sérieux et engagés pour le développement du sport algérien soient pris en otages. Nous allons nous réapproprier l'hôtel du 5 Juillet et le terrain de golf pour les transformer en structures d'accueil et d'hébergement pour les équipes nationales, afin d'épargner aux athlètes algériens les affres des hôtels.