Le marché Dlala de Bab El Oued est l'un des souks les plus prisés par les vendeurs à la sauvette. « Il n'y a pas mieux comme endroit pour faire de bonnes affaires », estime un habitué du marché. On y trouve du bric-à-brac, des objets de pacotille et même ceux de valeur, des produits neufs et d'occasion : vêtements, électronique, lunettes, chaussures, lecteurs DVD, caméras, tout y est. Mais l'objet le plus vendu à la Dlala, c'est le téléphone portable. On en trouve de différentes marques et de différentes couleurs et à des prix parfois très concurrentiels. Tous les matins, des jeunes y viennent pour étaler leur marchandise à même le sol. Parfois, ils balisent leur « territoire » à l'aide de cartons. Chacun dispose de son carré. Les automobilistes sont souvent forcés à emprunter d'autres voies. A l'évidence, obnubilés par l'appât de gain, ces marchands squattent la rue colonel Lotfi, située à proximité des Trois horloges. Chaque matin, une grande agitation s'empare des lieux. « Vendre à Dlala est une activité courante et tolérée », remarque un vendeurs. On estime même que cette activité commerciale ne dérange personne. Pourtant, la police ne ménage aucun effort pour nettoyer l'endroit. Même les commerçants qui exercent dans la légalité ont dénoncé ce qu'ils appellent la concurrence déloyale. « Ces vendeurs qui ne payent ni charges ni impôts s'installent près de nos boutiques et gênent énormément notre activité », se plaint un commerçant. Les habitants des quartiers avoisinant le marché aux puces se plaignent également du vacarme et du désordre qui y règnent. Pour les vendeurs à la sauvette, il n'est pas question de partir tant qu'on leur a pas trouvé un endroit où ils pourraient écouler leur marchandise.