Jadis, les auxiliaires municipaux en charge de l'hygiène au niveau des marchés des fruits et légumes d'Alger n'hésitaient pas à éclabousser les casiers de poisson bleu exposés à la chaleur bien au-delà de 11h et invendus aux heures fixées par l'administration communale. La mesure de circonstance consistait, à l'approche de la fermeture des halles, à arroser de Crésyl les poissons, notamment la sardine. Malheur aux railleurs qui viendraient s'interposer contre le recours à ce moyen de dissuasion. De nos jours, la vente de poisson ininterrompue n'est assujettie à aucun horaire de péremption, notamment en cette période de fortes chaleurs. Au contraire, les marchands ambulants de sardine, sillonnent à la criée les cités situées à la périphérie d'Alger, pendant que les tenanciers de poissonneries persistent vaille que vaille à écouler les produits halieutiques humectés à l'eau glacée et à des heures avancées de la journée. C'est le cas aux environs du foirail improvisé sur la piétonnière de Ferhat Boussaâd (ex-Meissonnier) et à Rédha Houhou (ex-Clauzel), où des poissonniers peu consciencieux des règles les plus rudimentaires en matière de propreté, humidifient d'une manière légère leur marchandise d'un liquide suspect dans le but de lui procurer un aspect de pureté. Au demeurant, c'est un stratagème qui attire de plus en plus l'attention des amateurs de la friture et de « l'escabèche », mais qui se soucient malheureusement peu des suites de la tentation.