Le club La Cigogne a les pieds dans l'eau au bord des rives bleu turquoise d'Alger Plage. Situé dans la commune de Bordj El Bahri (ex-Cap Matifou), ce « paradis » est distant de 27 km de la capitale. On y entre par le sentier vicinal du lieudit Kahouet Chergui et à travers le mythologique Chemin des Ruines de Tamentfoust (ex-La Pérouse). Le club La Cigogne occupe une superficie de 2924 m2 dans laquelle s'insère, dans une première phase, l'ensemble des installations d'accueil et de restauration, tels un restaurant spécial poisson, une pizzeria, un salon de dégustation de glaces et un bureau de tabac. L'assortiment de cet espace harmonieux de gastronomie et de loisirs aquatiques s'étale sur une distance de 200 m seulement à flanc de mer. En revanche, la station balnéaire, qui est à présent l'endroit le plus branché de la contrée, illumine la nuit une côte désertique de 3 km, qui s'étend du littoral de Coco Plage jusqu'au fabuleux lieudit Les Ondines. L'investissement représente une goutte d'eau dans la mer pour une commune à vocation spécifiquement touristique. La côte est à présent en jachère en dépit des directives de la wilaya déléguée de Dar El Beïda adressées à l'attention des P/APC de la circonscription territoriale, pour prêter aide et assistance aux investisseurs potentiels. « Le club La Cigogne a été baptisé ainsi sur l'insistance des anciens de la région, qui voulaient préserver la dénomination d'une ancienne brasserie où l'on pouvait admirer deux cigognes aux ailes coupées », nous a-t-on dit. Tout est organisé sur la plage réservée exclusivement aux familles. Des préposés à l'hygiène nettoient la plage dès l'aurore, avec la participation de l'organisme NetCom et le concours très apprécié des fonctionnaires de l'agence de protection du littoral. Les transats à l'ombre des parasols sont rangés en carré où huit plagistes veillent sur le confort et la sécurité des estivants. Si, dans d'autres sites, l'été n'est malheureusement pas synonyme de bains de soleil pour les couches populaires, ici une presqu'île de 35 pins parasols est mise gracieusement et généreusement à la disposition des jeunes. D'après Abdelatif Atchi, le propriétaire des lieux, le club La Cigogne est né à la faveur de formule Calpi : « Le projet a reçu l'adhésion des autorités locales, en 1992, qui m'ont notifié l'approbation du projet sur la base de l'unique soumission et du plan d'aménagement que j'ai présentés à une époque où la situation était au sauve-qui-peut. Certes, la commune de Bordj El Bahri bouge, mais cela semble insuffisant eu égard aux capacités touristiques de la région. » Selon notre interlocuteur, la réalisation des infrastructures s'est faite dans le pur style « akhdem ouahrab » ( travaille et sauve ta peau), en raison du climat d'insécurité qui régnait durant la décennie rouge. Le patron ne compte pas se suffire d'un complexe touristique qui arrive maintenant à saturation, en raison de l'importante demande enregistrée au plus fort de la belle saison : « Nous envisageons, dans une seconde phase, la construction d'un hôtel d'une capacité de 40 chambres et d'un parking souterrain. Seulement, la concrétisation de ce programme inscrit dans le moyen terme est subordonnée à la libération de l'acte de propriété. » Au demeurant, le club La Cigogne a à son actif un livre d'or élogieux. En témoigne les albums de photos que nous avons parcourus en compagnie de notre interlocuteur. D'ailleurs, le site est devenu la destination préférée des vedettes artistiques du terroir et de l'étranger. Le club La cigogne a accueilli plus de 850 handicapés encadrés par des associations. Ayant abrité la Fête de la police, l'émission « Diwan El Bahdja », ainsi que des rencontres artistiques en 2003, La Cigogne a accueilli la 1re régate nationale de la ligue algéroise de voile. Ce Club a reçu également l'équipe de tournage du reportage consacré à la vie du grand chanteur Aïssa Djermouni. Enfin, cinq couples de pieds-noirs de la région y ont séjourné pendant plusieurs jours. Nadir Kerri , Nazim Djebahi