Le pouvoir incarné par Bouteflika vient de livrer un projet de charte pour la paix et la réconciliation qui contourne l'exigence essentielle posée par la crise algérienne, à savoir édifier l'islamisme et le système rentier ». C'est ce qu'indique le Mouvement démocratique et social (MDS) dans un communiqué rendu public hier. « Il s'agit pour le pouvoir, dans une vision réductrice de la réconciliation, de mieux éviter toute référence à une éventuelle rupture en reconnaissant des droits aux victimes de la tragédie nationale pour mieux nier à celles-ci et aux autres Algériens tous leurs droits politiques, économiques et socio-culturels et octroyer le plus grand des privilèges aux assassins et chefs islamistes : l'impunité », ajoute le MDS. Cette formation politique précise encore que « la question de l'amnistie, de la paix et de la réconciliation nationale peuvent servir encore de marche-pied à l'islamisme, la preuve en est que des chefs sanguinaires comme Madani Mezrag et Benaïcha et un condamné à mort par contumace comme Rabah Kebir soutiennent publiquement l'initiative ». C'est pourquoi ce parti avance « qu'on ne peut prétendre ostraciser ceux qui ont appelé au meurtre de nos diplomates et par une telle charte signifier une reconnaissance de la justesse et de la noblesse de la cause islamiste. On ne peut clore ce dossier sans une condamnation claire, sans ambiguïté des crimes intégristes », souligne le MDS. Une campagne unilatérale est déjà engagée pour sommer, poursuit le communiqué, les Algériens de faire le sacrifice de leurs sacrifices et accepter, en faveur des terroristes islamistes, une série de mesures dont une partie n'est pas encore connue. Le MDS souligne que « Bouteflika laisse comprendre qu'il attend d'être investi de nouveaux pouvoirs pour imposer sa solution comme à l'époque de la loi sur la concorde civile où il ne s'était pas contenté des avantages accordes par la loi et avait été plus loin en accordant une grâce amnistiante ». Le parti du défunt Hachemi Cherif affirme que « les patriotes et démocrates refusent de se voir éternellement soumis au chantage de l'intégrisme. Ils doivent maintenant s'élever contre les prétentions du pouvoir à se placer à jamais dans une situation d'arbitre dans un conflit qui oppose deux projets de société ».