Dans une déclaration digne du défunt Hachemi Chérif, le mouvement démocratique et social ( MDS ), n'a pas été tendre avec le projet de charte pour la paix et la réconciliation, proposé par le président de la République à référendum le 29 septembre prochain. Le parti a réitéré son rejet du référendum tout en récusant l'approche selon laquelle la guerre civile vécue par l'Algérie durant la décennie noire, a été l'affrontement entre les démocrates laïcs et les fondamentalistes islamistes. «Cette approche qui consiste à nier le caractère historique du processus qui a abouti à l'affrontement entre les forces démocratiques et patriotiques et le projet de société d'Etat moderne d'une part, et l'islamisme politique et son projet théocratique d'autre part, dictés par des calculs mesquins, est révélatrice des limites objectives du système qui est arrivé au bout de ses possibilités. Il n'est plus capable de produire une alternative en mesure de sortir le pays de la crise» a rapporté une déclaration du parti, rendue publique hier. Le MDS qui a renoncé à toute participation électorale depuis les législatives de décembre 1991 qui ont donné la majorité absolue au FIS dissous, juge le référendum prochain une manoeuvre orchestrée par le pouvoir «C'est pour cadrer les futures élections partielles que le pouvoir organise le référendum du 29 septembre, et c'est pour cela que notre mouvement a adopté une position de double rejet à la fois du référendum et des partielles.» Dans une déclaration rendue publique le 24 août dernier, le MDS a eu à se prononcer sur la question. Poussant son analyse, ce parti pense que le véritable changement «passe (... ) par la refondation de la classe politique sur une base démocratique, il nécessite la refondation des appareils de l'Etat, et une véritable réforme de l'armée». C'est pour toutes ces raisons que le MDS a décidé de rejeter ce référendum et «s'engage dans la lutte en mettant des actions multiformes à travers le territoire national lesquelles consistent en une campagne d'affichage, de distribution de papillons, de rencontres-débats et meetings, d'hommages aux victimes du terrorisme sur les lieux des attentats».