Huit millions de dollars d'investissement de l'Etat pour une entreprise - les Moulins du Tell de Blida - pour finalement opérer du « processing » au profit de Blanky et aujourd'hui La Belle. C'est une mort par ordonnance d'une entreprise étatique jadis florissante et qui dispose toujours d'un parc automobile et d'un immobilier pouvant rendre nombre d'entrepreneurs voraces. L'entreprise née de Ricci durant la colonisation puis la SN Sempac avant de devenir Eriad a eu à se renouveler en 2002 pour devenir Molitell, filiale du groupe Eriad Alger avec la promesse de se voir florissante, pour le plus grand bien de ses travailleurs. Cependant, les quelque 240 ouvriers se sont vus offerts pieds et poings liés à Blanky à travers un contrat d'exclusivité sur mesure et sans appel à la concurrence qui ne put être à la hauteur et ce fut la débandade avec un découvert bancaire et un endettement mettant en péril jusqu'à l'existence même de la filiale. Un PV du conseil d'administration des Moulins du Tell en date du mois de mai 2001 mettait en cause l'actuel DG comme « personne manquant d'engagement » et proposant son retrait de statut de cadre, celui-là même qui préside aux destinées de la filiale aujourd'hui. Des syndicalistes sont suspendus. A notre demande d'éclaircissements, il sera répondu par la personne même ayant procédé à leur suspension que « le DG est absent et je ne peux me prononcer à sa place, n'étant qu'intérimaire ». Deux lignes téléphoniques de l'entreprise sont coupées et il nous sera dit que les factures n'avaient pas été honorées. Voilà pour une entreprise qui se veut performante mais qui ne vit que sous perfusion et se verra sous peu mettre la clé sous le paillasson. Les travailleurs exigent une copie du rapport d'expertise établi par le commissaire Sari et qui semble avoir établi toutes les séquelles empêchant une production excédentaire. La rumeur fait déjà état de la proposition de vente du centre culturel sis au centre-ville et les travailleurs veulent être mis au courant, eux qui reprochent à l'administration d'avoir suspendu leur secrétaire général de section qui n'avait rien eu à se reprocher durant plus de vingt années de service. Le retour des congés éclaircira davantage les tenants et aboutissants de cette unité qui avait reçu un certain 30 juillet 2002 à son inauguration les visites du ministre de l'Industrie et du patron de l'UGTA. Tout pour réussir le départ !