Cinq cent quarante travailleurs de la filiale du groupe Eriad, sans salaires depuis juillet, entament une rentrée sociale et scolaire et un un Ramadhan sans ressources. Poussés à bout, les travailleurs ont décidé de passer à l'action en demandant des comptes et en forçant l'administration à déposer plainte devant la justice. M. Serradj, en service depuis dix jours, remplace celui que les syndicalistes considèrent comme l'un des fossoyeurs. Voulant le rencontrer pour de plus amples informations, il demeurera enfermé dans un bureau pendant que le nouveau DG nous orientera vers la direction du groupe Eriad à Alger, celui qui avait passé contrat avec Blanky puis La Belle. De source sûre, les travailleurs avanceront que la mort de Molitell est programmée « sinon comment expliquer le rationnement du blé par l'OAIC ? » Huit millions de dollars avaient été investis par l'Etat pour cette entreprise - Les Moulins du Tell de Blida - qui opérera du « processing » au profit de deux entreprises privées et se trouvera essoufflée par un système pernicieux de commandes à la baisse et d'aires de stockage insuffisantes jusqu'à procéder à la vente aux enchères d'actifs dormants pour honorer les mensualités des travailleurs. Le nouveau DG déclare qu'il faut un peu de patience et que des négociations sont en cours pour de meilleurs contrats. « Il ne faut pas avoir la vision limitée à la seule unité de Blida ! Nous appartenons à un groupe et il y va de la survie de tout le monde », déclara-t-il comme pour effacer d'un revers de main les préoccupations de centaines de travailleurs. La Caisse de sécurité sociale non payée, les factures de consommation d'énergie payées pour une unité qui avait été incendiée et qui ne fonctionne pas, des bons d'essence et des frais de mission pour des responsables qui n'osent pas dialoguer et des syndicalistes mutés à d'autres unités de la filiale afin de ne pas avoir la possibilité de fomenter des revendications collectives. C'est l'image de l'ex-Ricci que tout un chacun dans la Mitidja connaît au moins par le nom.