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L'opposition en léthargie
Publié dans El Watan le 25 - 08 - 2005

La classe politique nationale semble manquer d'inspiration et de volonté pour assumer convenablement le rôle qui est le sien. Point d'initiatives politiques et point de projet de société.
Les partis politiques algériens, s'ils ne soutiennent pas sans débat les projets présentés, s'inscrivent dans une opposition sans pouvoir proposer une alternative. En effet, les formations politiques sont réduites à leur simple existence. La révision du code de la famille, la réforme de la justice et de l'éducation, la dissolution des assemblées élues en Kabylie et l'actuelle charte pour la paix et la réconciliation nationale ont été élaborées et présentées sans susciter de véritables débats contradictoires. En revanche, ces projets ont suscité l'adhésion de beaucoup de partis car ils sont l'œuvre du président de la République. Ces partis, faute de projet de société et de capacité de mobilisation de l'opinion publique, épousent les options du Président sous prétexte de défendre l'intérêt national. L'exemple est donné à ce sujet par les partis de l'Alliance présidentielle, en l'occurrence le RND, le FLN et le MSP. Ces formations, c'est vrai qu'elles constituent le noyau du Pouvoir, se sont réduites à de « simples comités » de soutien au président Bouteflika, depuis son investiture à la tête de l'Etat en 1999. Ces partis étaient considérés par le chef de l'Etat, lors de la campagne électorale pour l'élection présidentielle d'avril 2004, comme les seuls partis nationalistes. D'ailleurs, depuis 1999, les partis politiques semblent entrer dans une léthargie et ne trouvent aucune obligation à affirmer leur présence sur le terrain et à créer la concurrence et la confrontation des idées, l'une de leurs missions primordiales. Si le principe de l'existence d'un parti politique est d'atteindre le pouvoir, il lui est inéluctable d'avoir un programme politique propre et de présenter un projet de société.
Partis sans programme
Les formations politiques nationales, notamment celles qui soutiennent actuellement le président Bouteflika, semblent ne pas vouloir élaborer leurs propres plans d'action et se contentent de défendre le programme présidentiel. Le FLN a, lors de son huitième congrès, présenté un programme puisé dans sa majorité du programme de président. Le RND et le MSP ont abandonné leurs programmes respectifs pour se consacrer à la réalisation du programme présidentiel. Beaucoup de partis et d'associations ont suivi cette tendance basée sur « le principe de nationalisme ». Même les assemblées élues, notamment l'APN, n'exercent pas leur rôle tel que défini dans la Constitution. Les deux chambres de l'APN se sont réduites à des chambres d'enregistrement des projets de loi. L'absence de volonté et d'initiative politique ne s'applique pas uniquement aux partis dits « du pouvoir ». L'opposition est aussi dans l'impasse. La majorité des partis ne présente pas actuellement l'alternative politique. Le FFS, le RCD, le MDS, le PT et El Islah sont depuis quelque temps sur la défensive et n'arrivent pas à s'imposer sur la scène politique. D'abord, pour l'absence d'ouverture des champs d'expression et politique. Et ensuite, parce qu'ils se sont confinés dans un principe, « l'opposition pour l'opposition », omettant ainsi d'élaborer des programmes politiques, économiques et culturels, en mesure des aspirations citoyennes. Ni sur le plan local ni à l'échelle nationale, les partis politiques en général, si ce n'est pas par clientélisme, ne mobilisent pas les foules. D'ailleurs, les partis ne sollicitent la population qu'à l'approche des échéances électorales. Un parti politique devrait, s'il veut gagner la confiance des populations, être présent sur le terrain et mener sa campagne de proximité en permanence.


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