Le mouvement - imminent - dans le corps diplomatique s'est confirmé par une notification du ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, faite samedi dernier. Notification dans laquelle figurent les noms des nouveaux promus aux postes d'ambassadeurs et de consuls. Ceux-ci sont essentiellement des jeunes cadres du ministère, âgés entre 30 et 40 ans, qui n'ont jamais exercé de telles fonctions auparavant, a-t-on appris d'une source informée. La liste ne sera rendue publique qu'une fois que les pays concernés par ces nouvelles nominations ont donné leur accord. Selon la même source, ce mouvement n'a rien de spécial ni d'exceptionnel d'autant plus qu'il est opéré d'une manière périodique, à chaque fois que la tutelle juge nécessaire de le faire pour des raisons ou des besoins bien définis. La tenue, jusque-là au secret, de la composante de cette liste est motivée, selon la même source, par « le respect des procédures requises » dans ce genre de mouvement. « Les mœurs et les pratiques diplomatiques veulent que toute nouvelle nomination à une fonction d'ambassadeur ou de consul doit être impérativement accompagnée d'une demande sollicitant l'accord du pays d'accueil. Et cette nomination ne peut être retenue officiellement que si elle a été validée par ce dernier », explique-t-on. Les demandes ont été faites hier, confirme-t-on. Les réponses devront être rendues quelques jours plus tard. En tout cas, il est confirmé que le mouvement a « touché » une quarantaine d'ambassadeurs et une dizaine de consuls. Des permutations ont été également opérées. A ce propos, notre interlocuteur affirme que Driss El Djazaïri, ambassadeur aux Etats-Unis, prendra effectivement la place de Mohamed-Salah Dembri en tant que représentant permanent de l'Algérie à l'ONU. Dembri remplacera El Djazaïri à Washington. D'autres ambassades, qui connaîtront bientôt de nouveaux responsables, sont celles de Malaisie, Allemagne, Tunisie, Libye, Egypte, Iran, Mauritanie, Mali et Tchad. Abdelkader Hadjar, ancien ambassadeur à Téhéran, représentera désormais l'Algérie au Caire. Kamel Bouchama, ambassadeur en Syrie, sera remplacé par Boufarès tel que cela a été annoncé hier par le quotidien El Khabar. S'agissant de la nomination (ou non) de Mohamed Henache, ambassadeur à Londres, en remplacement de Ahmed Attaf, notre interlocuteur dira que cela n'est pas signifié dans la notification du ministre. Selon la même source, ce mouvement dans le corps diplomatique repose beaucoup plus sur « un certain nombre de critères définissant le profil adéquat pour chaque pays, en fonction des rapports établis et des intérêts à défendre ». C'est d'ailleurs pour cela que « la tutelle a désigné de nouveaux cadres dont le profil répond aux missions auxquelles ils ont été appelés », relève-t-on. Dans la foulée, il semble que le président Bouteflika ait opté pour de nouveaux choix diplomatiques. « La mission d'un diplomate ne devrait pas se limiter à la gestion de la communauté émigrante, mais elle consiste en un travail de promotion de notre économie à l'étranger. Une mission qui sera confiée à nos ambassadeurs dorénavant », indique la même source. La notification de Belkhadem, non encore définitive, reste « une décision qui a été accueillie avec beaucoup de sérénité », atteste-t-on. Preuve, selon la même source, qu'il n'y a pas eu de contestation ou de mécontentement au sein du ministère. « Certains diplomates, ayant appris la fin de leurs fonctions, essaient de semer la zizanie », relève-t-on. D'autres mouvements s'effectueront d'ici à la rentrée sociale dans les corps des magistrats, des walis et des chefs de daïra.