L'affaire du relogement des 112 sinistrés des inondations de septembre 1994 ayant frappé M'sila et sa périphérie, qui semblait avoir trouvé son règlement depuis la mise à disposition d'un lotissement social le 16 mai 1999 et l'accession à la propriété individuelle le 25 juin 2001 pour chacun des sinistrés, a pris une autre tournure depuis peu, pour être à l'origine d'un mouvement de protestation la semaine écoulée devant le siège de la wilaya. Mouvement au cours duquel les sinistrés avaient dénoncé les démarches entreprises par les autorités locales, nous ont-ils déclaré, pour la suppression de leur lotissement sous prétexte qu'il se situe dans le prolongement du pôle universitaire en phase de construction présentement. « Au moment, disent-ils, où on s'attendait au lancement des travaux d'assainissement après ceux de l'AEP, on a été surpris par la suggestion de supprimer le lotissement. » « Il faut dire que ce lotissement, de par sa position dans la configuration de la ville, a fait l'objet de convoitises de différentes natures et il continue, tant que notre situation n'a pas évolué et les travaux de réalisation non lancés, à susciter l'intérêt des prédateurs de tous poils », nous a déclaré Belkacem Naghel avant d'être entendu par le wali de M'sila. Signalons au passage qu'à la suite de la signature d'une convention de financement de l'opération construction de 300 logements au profit des sinistrés de la commune de M'sila, entre le directeur de l'urbanisme et de la construction de la wilaya et le directeur général de la Caisse nationale du logement (CNL) sous le n°280195 du 6 août 1995, une enveloppe financière de 60 millions de dinars a été octroyée à la commune de M'sila. « Avec ce montant, qui a été dégagé au profit des sinistrés des inondations de septembre 1994 et rien n'a été entrepris depuis cette date, tout un chacun est en droit de s'interroger sur la non-réalisation des travaux au niveau des 112 lots d'Ouled Bedira, notamment pour le réseau complémentaire d'AEP, le réseau d'assainissement, la voirie et le non-octroi des contributions financières qui permettent, comme cela est stipulé dans la décision n°102/95 du 23 septembre 1995, aux sinistrés de bâtir leurs habitations », nous a-t-on signifié après leur entretien avec le wali qui a promis, nous a-t-on précisé, d'étudier le dossier et de trouver la solution adéquate. Au-delà de cette prédisposition du wali de M'sila à régler le problème, il n'empêche que les sinistrés de septembre 1994, ne perdant pas leur statut de sinistré onze années plus tard, continuent à vivre dans la précarité de l'éternel provisoire et que les 60 millions de dinars qui leur étaient destinés semblent avoir été détournés à des fins inconnues.