Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), organisation dirigée par le chanteur Ferhat M'henni, a rendu publique hier une déclaration à la suite d'une réunion tenue à Ighil Ali, dans la vallée de la Soumman, dans laquelle il rejette clairement le projet de « la Charte pour la paix et la réconciliation », proposé à référendum le 29 septembre prochain. Tout en relevant, après débats et analyses du document, de nombreuses incohérences, le MAK souligne d'emblée que le « régime en place persiste dans sa volonté de s'auto-amnistier par voie référendaire », rappelant que le mouvement avait déjà mis en garde contre ce qu'il avait qualifié à l'époque d'« entreprise attentatoire à la mémoire des victimes du terrorisme et à la dignité de leurs proches ». Il considère que « le seul enjeu pour les tenants du régime dans la région réside dans le taux de participation de la Kabylie à cette consultation ». Il rappelle la revendication du mouvement qui est celle d'un autre et seul référendum qui demandera à la population de la région de se prononcer sur « l'autonomie de la Kabylie ». Le MAK promet de donner dans les prochains jours d'amples détails sur les motivations et les raisons de son rejet de ce projet de charte. Outre la réconciliation nationale, le mouvement de Ferhat M'henni a dénoncé avec fermeté l'attribution du diplôme honoris causa à Ben Bella par le conseil scientifique de l'Université de Tizi Ouzou. Le Mak demande ainsi aux signataires « de cet acte grave de retirer publiquement leur nom du procès-verbal établi à cet effet, avant que des actions ne soient engagées pour empêcher cette forfaiture ».