Ce n'est pas pour prendre la défense du wali qui peut très bien le faire lui-même, mais nous tenons à faire savoir à l'opinion publique que ce sont les associations de parents d'élèves qui se battent depuis plusieurs années pour obtenir la fermeture totale des établissements scolaires pendant les vacances », ont tenu à faire savoir des membres de ces organisations parascolaires, en réponse à un appel lancé par l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef). C'est, en effet, depuis 1998 que, vu l'ampleur des dégâts occasionnés aux établissements scolaires utilisés comme centres de vacances, des demandes ont été adressées aux pouvoirs publics et des appels lancés à travers la presse pour mettre fin à cette pratique qui porte atteinte à l'école en tant que telle et à l'intégrité de ses établissements. Une circulaire interministérielle pondue au milieu des années 1980 avait autorisé l'utilisation des établissements scolaires pendant les vacances. Elle a vite montré ses limites dans l'application, notamment pour les villes côtières. Les salles de classe se sont transformées en dortoir à même le sol, en cuisine infecte et en salle de jeux ou des fêtes. Bien qu'elle soit subordonnée à un cautionnement, rarement honoré, pour pallier les réfections, la mise à disposition occasionne de multiples réparations pour lesquelles c'est aux parents d'élèves de se décarcasser à la rentrée pour les effectuer. Une situation maintes fois dénoncée et qui a fini, à la longue, par démobiliser les membres restés actifs. Le plus mauvais exemple est donné précisément, par l'Unpef au lycée 19 Mai d'El Kala (El-Tarf) qui a été mis à sa disposition pendant plusieurs années. « A chaque rentrée, le montant de la location et le cautionnement, très en dessous de la facture finale, se perdaient comme par hasard dans les dédales d'une même administration, et c'était auprès de l'APC, de la wilaya et des âmes charitables qu'il fallait trouver de quoi réparer le mobilier scolaire, les vitres, les portes, les ampoules, refaire la peinture et la plomberie, déboucher les toilettes... Les travailleurs de l'éducation estiment, ajoutent nos interlocuteurs, détenir des droits spéciaux sur les établissements scolaires qui, faut-il le rappeler, sont des biens de la collectivité nationale sans distinction. Tous les enfants d'Algérie ont droit à des vacances au bord de la mer et ceux d'El Kala n'ont pas à grelotter et à patauger dans l'eau en hiver. » Une enveloppe de 5 millions de dinars octroyée par l'APW en 2000 n'est pas venue à bout de l'état avancé de dégradation du lycée d'El Kala. Les vacanciers ne sont pas les seuls responsables, tiennent encore à préciser les parents d'élèves. Des directeurs d'établissement y trouvaient aussi leur compte, puisqu'ils tiraient quelques petits profits personnels avec les vacanciers. Ce qui explique le parti pris de certains d'entre eux dans ce désaccord. Mais pour en venir à l'interdiction d'utiliser les établissements scolaires pendant les vacances, les membres des associations, auxquels se sont joints des directeurs d'établissement, précisent qu'elle fait suite à la circulaire, qui ne souffre aucune équivoque, du secrétaire général du ministère de l'Education en date du 7 juin 2005, très tardive à leur goût, puisque l'interdiction est, en fait, de rigueur depuis plusieurs années sur instruction du wali qui a donné suite aux doléances des résidents d'El Kala. Jusqu'à présent, elle a été appliquée diversement, notamment par des chefs d'établissement qui se cachaient derrière le même argument que celui de l'Unpef celui de refuser aux walis de s'immiscer dans les affaires du secteur de l'éducation, quitte à laisser la casse se poursuivre dans les écoles. « Pour la population, les premiers concernés par cette situation sont le président et le wali. Le second, quelle que soit la partie d'où émane la décision, a pris ses responsabilités et les mesures qui s'imposent. On ne peut que s'en réjouir », conclut nos interlocuteurs en ajoutant que c'est un premier pas réconfortant vers le redressement d'un secteur qui en a spécialement besoin à El Tarf, qui s'est, en effet, classée avant-dernière aux résultats du bac 2005.