En Allemagne, les agences de voyages et de tourisme sont légion. Mille et une formules sont proposées aux gens intéressés, aussi bien aux autochtones qu'aux étrangers. Nous avons voyagé avec Schwaiger, une agence fondée en 1952, dont les bus sillonnent quotidiennement des centaines de kilomètres à la ronde, et même ou surtout au-delà des frontières. De Berchtesgaden, pour 9 euros, vous faites le voyage à Salzbourg et pour 39 euros à Vienne. Tout au long du voyage, un micro dans le bus diffuse, en allemand puis en anglais, des informations concernant les lieux et les curiosités se trouvant de part et d'autre de la route, châteaux, sites naturels... Direction Salzbourg. On passe par un bourg, Marktschellenberg, avant d'arriver à la frontière. Là aussi, comme à Berchtesgaden, on peut voir un peu partout des crucifix. Sans pour autant s'arrêter, le bus indique le poste frontalier allemand. Pas de contrôle dans les Etats Schengen, mais il est toujours utile d'avoir ses papiers sur soi, car des contrôles peuvent être faits à l'improviste, conseillent certains prospectus touristiques. Au terminus, plusieurs bus venant d'un peu partout de l'Europe déversent leurs passagers ; en fin de journée, c'est le même charivari pour le retour. Nous avons pu voir des bus venant de Lille, d'Angleterre, de Suisse... Une carte de la ville de Salzbourg est accrochée à la station, et l'on peut facilement chercher les lieux à visiter. Ce voyage est doté d'un bonus : le zoo et les jeux d'eau à Hellbrunn, à 4 km au sud de la ville. Pèlerinage à la maison natale de Mozart Comme Berchtesgaden par Ache, Salzbourg est traversée par le Zalsach. La vieille ville grouille de touristes par cette journée radieuse. Elle palpite d'une activité fébrile. Les prestations de services sont impeccables. Imaginatifs, les prestataires font des rentrées d'argent de n'importe quel vestige ou site naturel. La cathédrale ou l'église, où le baroque fait des siennes, ce n'est pas payant, mais si vous laissez en sortant une obole dans l'écuelle posée à cet effet, vous êtes salués aimablement ! Il faut dire qu'il y a de quoi être ébahi et vivement intéressé. A la place des Bourgeois, une joueuse de harpe, un portraitiste qui vous « exécute » la frimousse en 15 minutes pour 10 euros, un homme-robot, peinturluré en gris, qui vous fait rire avec sa mimique mécanique, un joueur de musique sur des verres de table, un pianiste qui exécute des morceaux de musique classique non-stop, un joueur de guitare sèche, un confectionneur de profils d'ombre en quelques coups de ciseaux, profils découpés sur un papier noir. En un tournemain, il termine et tend le profil à son propriétaire en encaissant quelques euros ; il a droit aux applaudissements des touristes enthousiastes... Place de la cathédrale Kapitelplatz, des chaises en plein air sont installées pour les manifestations de nuit. C'est le quartier des festivals. Salzbourg est très animée durant la journée ; on nous dit qu'elle l'est plus la nuit, surtout durant la période des festivals (musique classique, opéra et théâtre) allant de mi-juillet à fin août. Ce qui nous mène à l'église collégiale et, auparavant, au marché de quatre-saisons, fruits, légumes, fromages, viande, souvenirs... Là, en face, les touristes jouent des coudes à l'entrée de la maison natale de Wolfgang Amadeus Mozart. Celle-ci est repérable de loin puisque, face à l'église de l'université, elle est peinte en jaune, et porte l'inscription indiquant la « Haus » natale du musicien virtuose. Il faut payer 6 euros pour y accéder. Que d'appareils photo ! Il est cependant interdit de photographier ou de filmer quoi que ce soit à l'intérieur de la maison de Mozart. Mais à l'entrée, on n'entend que des clics ou le ronronnement des caméras ! Vague après vague, des touristes de différentes nationalités, Anglais, Français, Italiens, Japonais - ceux-ci viennent par groupes, l'un après l'autre, avec un guide, généralement une femme concitoyenne -, et bien d'autres encore, rentrent dans la maison natale de Mozart, font le tour de l'appartement familial, s'attardent dans la cuisine, le salon, les chambres transformées en théâtre et autres décors de l'époque, devant des lettres manuscrites, des partitions, le certificat de réception à l'Académie de musique... Beaucoup de portraits du musicien lui-même, de sa mère, de son père Leopold, de sa femme Constance, de ses amis. A la Getreidegrasse, rue commerçante, et même ailleurs, Mozart est assaisonné à toutes les sauces à des fins lucratives ; nom et photo de Mozart sur des produits comestibles, chocolat, bonbons et autres confiseries, et bien sûr d'autres articles, alors que « l'enfant prodige mourut dans la misère ! », disait un auteur. Vers 13h, le ciel s'assombrit et la pluie menace... On ne peut pas tout voir en une journée, ni en deux ou trois. Plusieurs jours sont nécessaires pour pouvoir faire le tour de toutes les curiosités : la forteresse du Hohensalzbourg, symbole de la ville, où l'on y accède par le funiculaire ; la cathédrale, bâtie en 746 par les princes archevêques, au style baroque primitif ; la Résidence construite en 1659 ; le jardin Mirabel, un palais construit, raconte-t-on, par un archevêque pour l'amour de sa bien-aimée...