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Ouverture économique
Questions autour du démantèlement tarifaire
Publié dans El Watan le 05 - 09 - 2005

Les opérateurs économiques algériens sont en proie à une légitime inquiétude. Et pour cause, la poursuite du démantèlement tarifaire progressif qui affectera, dès le début du mois prochain, pas moins de 2076 produits industriels.
S'ils étaient psychologiquement préparés, ils restent toutefois désemparés par la précipitation des évènements et le dilettantisme des autorités algériennes qui n'ont engagé en leur faveur aucune action susceptible de les aider à mettre leurs entreprises au niveau des standards européens. La bataille qu'on les pousse à livrer à la concurrence européenne s'annonce de ce fait inégale, voire déloyale, et pour beaucoup d'entre eux perdue d'avance. Une chance est tout de même donnée aux producteurs agricoles qui ont pu obtenir, le temps d'une courte période transitoire, le maintien d'une protection douanière pour 107 de leurs produits. Cette protection se fera à la faveur de taxes douanières appliquées aux marchandises concernées, à l'exception de celles qui seront admises dans notre pays à la faveur d'importations contingentées qui seront pour certaines totalement exonérées et pour d'autres soumises aux tarifs en vigueur. Les marchandises soumises à contingentement concernent les produits fondamentaux de l'agriculture et l'industrie agroalimentaire (pomme de terre de semence, céréales, riz, viandes, sucre, etc.), qui connaissent une certaine dynamique d'amélioration quantitative, mais qui n'ont, dans les conditions de production actuelles, aucune chance de résister à la concurrence étrangère. Les agriculteurs algériens ont assurément besoin d'une période de grâce supplémentaire pour effectuer les ajustements qui pourraient leur permettre de se frayer un chemin honorable parmi les concurrents européens une fois les barrières douanières tombées. Mais leur crainte est que l'Etat ne fasse rien durant cette période transitoire pour les aider financièrement à se mettre à niveau et que, comme les entreprises des autres secteurs, ils se présentent sur le marché dans les mêmes qu'aujourd'hui, une fois la période de transition échue. Si globalement le chefs d'entreprises algériens sont favorables à un démantèlement tarifaire progressif s'étalant sur 12 années à compter d'avril 2002 qu'ils considèrent comme un moindre mal, compte tenu de l'obligation quasi-structurelle de s'ouvrir sur le monde, ils nourrissent toutefois un certain nombre de griefs à l'égard des administrations concernées auxquelles ils reprochent surtout leur manque de communication et leur promptitude à conserver et décider en vase clos. A titre d'exemple, nous apprend l'un d'entre eux, la liste des produits soumis à contingentement aurait dû, comme cela se fait dans tous les pays qui le pratiquent, être élaborée par l'administration du commerce extérieur sur la base d'une concertation avec les opérateurs économiques et les associations patronales concernées de près par le problème. Elle les aurait certainement mieux aiguillés sur les pratiques de dumpings auxquels s'adonnent certains pays qui subventionnent les prix à l'exportation de produits comme le blé, le sucre, les concentrés de tomate, pour ne citer que les plus connus. Ces produits pourtant soumis à contingentement arrivent à nos ports à des prix si bas que cette technique de protection perd d'avance toute son utilité de protecteur de la production nationale pour ne servir en réalité que de moyen d'écoulement en masse vers l'Algérie de produits agricoles et agroalimentaires européens. Son autre crainte, fort légitime du reste, est de voir ces produits souvent moins chers et de meilleure qualité faire de l'ombre aux produits locaux que le contingentement voulait pourtant protéger. Les autorités concernées n'ont effectivement initié aucune politique commerciale susceptible d'inciter les plus gros acheteurs nationaux à acheter en priorité les produits algériens. Le nouveau code de commerce qui autorise le choix d'un fournisseur local au détriment d'un opérateur étranger, même si l'offre de ce dernier est de 15% moins chère, constitue pourtant un socle juridique sur lequel les autorités peuvent se baser pour canaliser les gros acheteurs publics (casernes, hôpitaux, universités, etc.) vers les produits locaux. Un autre entrepreneur traumatisé par les pratiques de l'ère socialiste s'inquiète, faute de communication des autorités en charge du dossier tarifaire, d'un possible retour aux sinistres « autorisations globales d'importation » auxquelles était assujetti tout importateur algérien avec tout leur lot de bureaucratie, de passe-droits, de corruption et de gaspillage. Il se demande comment s'y prendront les autorités chargées de fixer les quotas soumis à contingentement en l'absence de statistiques fiables sur la production agricole et agroindustrielle. Ce sera, dit-il, des quotas approximatifs qui se traduiront dans les faits par le gaspillage ou la pénurie, selon l'état de l'offre et de la demande de chacun des produits soumis à contingentement. L'autre danger que redoute ce même interlocuteur est la flambée des cours des produits concernés par le contingentement, du fait des quantités considérables de produits, notamment agricoles, dont l'Algérie affiche ouvertement l'obligation d'importer à partir du seul marché européen. Les quantités fabuleuses de viandes, de sucre, de blé et autres produits que l'Algérie doit importer par contingents en seulement quelques mois sont de nature à faire flamber sur les marchés et autres bourses européennes. La solution au problème consisterait à soumettre les quotas de marchandises contingentées à des appels d'offres que lancerait l'Etat algérien sur le marché européen pour en tirer les prix les plus avantageux. Il faudrait, pour ce faire, que l'Etat consente à reprendre le rôle d'opérateur commercial qui était le sien avant les réformes. Ce qui n'est pas évident au regard des accords internationaux auxquels il a souscrit. Tout en reconnaissant que le démantèlement tarifaire et le contingentement d'une large gamme de produits industriels et agricoles pouvant représenter jusqu'à 35% des importations en provenance de l'Europe, un économiste du CREAD demeure convaincu qu'au-delà des avantages commerciaux à court terme dont bénéficieront les pays de l'Union européenne (UE), l'Algérie devrait, elle aussi, gagner sur de nombreux aspects et non des moindres. Il énumère pêle-mêle la baisse des prix et la hausse de la qualité au bénéfice des consommateurs algériens, l'afflux de capitaux européens qui devraient être plus conséquents, nos entreprises qui prendront davantage en considération l'activité exportation et bien entendu l'obligation de réformer rapidement tout ce qui entrave aujourd'hui l'ouverture économique (système bancaire, administrations publiques, douanes, etc.) Mais pour ce faire, insiste-t-il, les autorités algériennes doivent absolument se résoudre à prendre en charge avec toute la volonté requise la question centrale de la mise à niveau de nos entreprises en donnant la priorité à celles qui présentent des prédispositions à l'exportation. Il doit également travailler à l'amélioration du climat des affaires en se référant au diagnostic et aux recommandations de la Banque mondiale (BM) qui lui a consacré toute une étude. Sans cela, le démantèlement tarifaire n'aurait pour finalité que l'accroissement des importations en provenance de l'Europe que favoriseraient nos fabuleuses recettes d'hydrocarbures et la baisse des prix des marchandises européennes qui supportent moins ou pas du tout de frais de douanes.

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