Dans cet entretien, le PDG de l'opérateur historique annonce la mise en place d'ici au premier trimestre 2006 d'un réseau entièrement IP avec 80 Gigabits. Extrait. Quelle est la taille d'Algérie Télécom et sa croissance dans les dernières années ? Je dois d'abord vous décrire Algérie Télécom par quelques chiffres. Au 15 août 2005, AT comptait 3,4 millions de lignes fixes. Nous avons 2,8 millions de lignes actives dans le mobile et un taux de pénétration totale pour l'Algérie, fixe plus mobile, qui est actuellement de 42%. Le chiffre d'affaires pour l'année 2003 atteignait 0,8 milliard de dollars, pour 2004 nous avons 1,4 milliard de dollars. Nos estimations pour l'année 2005 s'élèveraient à 2 milliards de dollars. Donc, nous avons eu un taux de croissance de 50% durant ces deux dernières années. A quoi est dû ce taux de croissance exceptionnel ? Ce fort taux de croissance est lié à la nouvelle dynamique impulsée par le personnel d'AT. L'enjeu est important face à la concurrence, et nous devons nous défendre. Pour se défendre, il faut aller de l'avant et avoir une bonne visibilité. Cette rapide progression du chiffre d'affaires d'Algérie Télécom est effectivement très significative, car le marché algérien est très prometteur. A quel point Algérie Télécom est-elle indépendante du ministère des Télécommunications ? Algérie Télécom est une société par actions qui dispose d'organes sociaux : un conseil d'administration et une assemblée générale en la personne du ministre, puisque l'Etat en est le propriétaire unique. Algérie Télécom est libre et indépendante en matière de gestion et d'organisation. Les grandes décisions d'investissement sont toujours soumises au conseil d'administration et à l'assemblée générale qui sont des organes de contrôle. Les membres du conseil d'administration viennent de divers horizons (chefferie du gouvernement, ministère, TIC, finance...). Il y a un respect mutuel entre le ministre et le PDG et chacun joue son rôle. On se consulte aussi souvent qu'il le faut. Qui dans l'audience de FOX 5 New York aimeriez-vous toucher particulièrement ? Je souhaiterais toucher particulièrement les clients américains d'Algérie Télécom. En plus, j'aimerais toucher tous les investisseurs potentiels et également tous les grands opérateurs des télécommunications en Amérique pour leur confirmer l'ouverture du capital d'Algérie Télécom dans moins de 10 mois. Nous avons déjà la banque d'affaires Santander Investment Service Espagne qui travaille actuellement sur ce dossier en étroite collaboration avec AT, le ministère et les partenaires sociaux. Nous préparons le dossier et dans moins de dix mois, nous allons connaître l'investisseur d'Algérie Télécom. Cette ouverture de capital est une aubaine pour AT, surtout si l'opérateur a beaucoup de capitaux et de savoir-faire. C'est ce que nous cherchons et cela représente notre objectif numéro un. Quels sont donc les trois objectifs d'Algérie Télécom pour les prochaines années ? Nous souhaitons devenir le premier opérateur intégré de communication en Afrique. D'ici au premier trimestre 2006, nous aurons un réseau entièrement IP avec 80 Gigabits. Notre deuxième ambition est qu'Algérie Télécom doit être partout. Pour ce faire, il faut maintenir le rythme soutenu de réalisation. Le programme 2005-2009 et le business plan, qui a été arrêté, portent sur un investissement de 2,5 milliards de dollars hors téléphone mobile. Algérie Télécom est en train de réaliser un réseau de communication qui est notre premier service intégré dans une offre globale orientée vers le GSM, accès ADSL, accès sans fil et utilisation des nouvelles technologies comme WIFI et WIMAX. Ainsi l'introduction massive des TIC, la mise à niveau du réseau télécommunications et la réalisation d'un réseau de transport RMS (IP)/MPLS, à très haut débit, permettront la concrétisation des tous nos objectifs.