Une belle initiative que celle prise, dimanche matin, par le nouveau wali de Ghardaïa en invitant la presse locale. Yahia Fahim aura ainsi opté pour un déverrouillage et une fluidité totale de l'information qui éviteront vraisemblablement bien des malentendus. Un débat franc, direct, sans décorum et surtout sans protocole annonce déjà les nouvelles mœurs que veut instaurer le nouveau chef de l'exécutif de la wilaya. C'était aussi l'occasion de passer en revue les problèmes que rencontre la population et de poser, par ailleurs, la problématique des relations citoyen-administration. Sans être prodigue de promesses, M. Fahim n'en montrera pas moins sa volonté de faire bouger les choses. « Je casserai les tabous, a-t-il déclaré. Je ferai part de ma vraie vision sur certains dossiers qui touchent au cadre de vie et à l'environnement immédiat du citoyen (logement, assainissement, gaz, AEP...) ainsi que de ma vraie intention de rétablir l'ordre des choses dans une organisation à revoir sous tous ses aspects. » Pour cela, il ne peut, à lui seul, avoir raison de ces multiples problèmes qui affectent la wilaya de Ghardaïa et, in extenso, il attire l'attention de la presse sur sa part de responsabilité. Il l'incitera à dénoncer en toute objectivité « le déséquilibre social et le négativisme » dans le respect de la déontologie. Il ambitionne même de lancer un périodique local quel que soit le support utilisé. Homme de fermeté, mais aussi de communication, il déclare connaître parfaitement la région ainsi que les difficultés que rencontre la corporation particulièrement à Ghardaïa, où la pratique journalistique est souvent confrontée aux tribunaux. Toutefois, si le wali sortant a de la chance de s'en sortir à si bon compte, par contre, le nouveau wali sera appelé à faire face à un lourd héritage que lui a légué son prédécesseur relatif à plusieurs dossiers lourds qui préoccupe le Ghardaoui, notamment l'université, l'ovoïde en cours de réalisation, le foncier non réglé de certains agriculteurs, les logements sociaux qui attendent d'être distribués, ainsi que les multiples problèmes quotidiens auxquels font face certains quartiers oubliés, tel le vaste quartier Belghanem.