Dans une motion de protestation transmise à notre rédaction, 24 directeurs des établissements moyens et secondaires de la wilaya d'Alger s'élèvent contre ce qu'ils qualifient d'« agissements arbitraires et négatifs (ayant) touché la dignité de la majorité de cette catégorie d'employés ». Les rédacteurs de la lettre de protestation, dont des copies ont été adressées aux plus hautes autorités du pays, affirment, entre autres, que l'inspectrice les a privés de la prime de rendement éducatif en l'octroyant à un taux variant entre 00/40 et 10/40, en refusant, par ailleurs, d'accueillir ceux qui en ont pâti en « les humiliant » davantage. Selon les protestataires, la première responsable de l'éducation au niveau de l'Académie d'Alger n'a pas daigné énoncer les données et les normes d'évaluation de la prime, comme exigé par la loi. L'inspectrice aurait, aux dires des protestataires, recouru aux ordres verbaux par le truchement du téléphone et aurait, de plus, écarté des directeurs de contrôler les centres des examens du BEF et du bac. Elle a, soutiennent-ils, supprimé des décisions concernant les logements d'astreinte. « Tout en donnant l'ordre aux usagers retraités occupant les habitations de les évacuer sans aucune justification, y compris ceux qui ne possédent aucun logement », poursuivent-ils. Et d'ajouter, dans le chapitre des nominations qu'aurait opérées la responsable de l'Académie d'Alger : « L'inspectrice nomme des personnes sans aucune considération ni respect pour l'échelle professionnelle, ce qui a poussé des membres de la commission concernée de contester ce genre d'agissements. » Pour rappel, l'inspectrice de l'Académie, M. Younsi, a fait expressément savoir, lors de sa dernière rencontre avec les médias, que « des mesures fortes » seront prises contre les contrevenants. Autre grief retenu contre l'inspectrice, l'utilisation, « au mépris » de la souveraineté nationale, de « la langue étrangère », sans que les rédacteurs de la motion de protestation précisent pour autant laquelle, par l'inspectrice. « Elle tente d'imposer cette langue dans ses relations administratives avec eux », avancent-ils. Contactée pour de plus amples informations, la chargée de communication de l'Académie d'Alger nous rétorquera que l'intéressée n'a pas eu vent de cette motion. Ce n'est, pour finir, un secret pour personne que d'assurer que des directeurs d'établissement scolaire et des proviseurs de lycée ont troqué leurs « habits d'éducateur » en se convertissant, pour cela, en véritables « maffioso de l'éducation », proposant des places pédagogiques « au plus offrant ». C'est aussi un secret de Polichinelle que de dire que tel ou tel lycéen s'est vu réinscrire dans son établissement grâce à des procédures qu'on ne peut que bannir. D'ailleurs, Boubekeur Benbouzid, le ministre de l'Education nationale, n'est pas allé avec le dos de la cuillère, à l'occasion de la conférence nationale des 48 directeurs de l'éducation, en fustigeant cette catégorie qui fait du tort à la profession pour quelques dividendes. « Celui qui veut faire des affaires qu'il parte ailleurs ; il n'y a pas d'affaires dans le secteur de l'éducation », s'est-il insurgé.