Le ministère de l'Education nationale s'est illustré, cette année, par une opération de communication sans précédent. Sur quatre pages, chapitre par chapitre, le département de Boubekeur Benbouzid a donné les chiffres inspirés de la « poursuite inlassable des actions de réforme ». Ces éléments d'information ont été directement repris par la presse nationale, alors que le souvenir de la polémique sur le taux de réussite au baccalauréat 2005 est encore vivace. Plus de 96% des enfants de plus de six ans sont scolarisés, soutient le ministère. Cela en partant du décompte des enseignants, des administratifs et des établissements scolaires, illustrant « l'envergure et la dimension du système éducatif ». Ces chiffres sont contestés, comme l'est la réforme elle-même. Si dans le cabinet de Boubekeur Benbouzid, on ne tarit pas d'éloges sur les réaménagements appliqués, la grande périphérie du secteur se montre sceptique. A l'image des professionnels du livre qui se demandent selon quelle logique le manuel scolaire est géré. Invités au début des « actions de réforme », en 2003, à participer à la confection et à l'édition du manuel scolaire, les éditeurs privés, dans l'attente de cette ouverture, ont été écartés en 2004 sans explications. Ce retour en arrière s'illustre également dans la politique de la location du livre aux élèves, suspendue cette année, car, a dit le ministre, « nous n'avons pas pu gérer ».