Les assurances données par le ministre ne semblent pas obtenir l'effet escompté. Rien ne va plus dans les lycées algériens. Le mouvement de protestation, entamé la semaine dernière, se poursuit. En dépit des assurances données par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, les élèves des classes de terminale ne comptent pas revenir sur leur décision. Actuellement, la majorité des lycées du pays sont paralysés. L'ultime recours pour ces élèves de revendiquer leurs droits, mais aussi l'ultime expression d'un désarroi inénarrable qui s'intensifie à quelque quatre (04) mois des examens du baccalauréat. Il faut rappeler que le ministère de l'Education nationale a procédé à l'élaboration d'une série de mesures à même de diminuer, un tant soit peu, la tension électrique constatée dans les lycées. Le département de Benbouzid a ainsi donné des garanties aux lycéens quant à la prise en compte de leurs revendications. Quelles sont ces garanties? Sans détour, et préférant aller droit au but, Benbouzid promet aux lycéens «l'élaboration des sujets qui ne doivent être basés que sur les leçons effectivement dispensées». Le ministre de l'Education nationale va plus loin encore. Il a procédé à l'installation des commissions au niveau des établissements scolaires, de la wilaya et du ministère. Elles sont chargées, selon ce département, de «suivre de très près l'état d'avancement des programmes et d'identifier les obstacles pédagogiques qui pourraient surgir». Le même département indique qu'une première rencontre de coordination et de suivi, est programmée pour mardi prochain. Cette réunion regroupera des inspecteurs pédagogiques, des membres de la Commission nationale des programmes et des représentants des commissions de suivi de chaque wilaya. Dans un communiqué répercuté jeudi dernier par l'APS, le département de Benbouzid tente de rasséréner les élèves: «Au vu des mesures concrètes prises et des garanties données, le ministère de l'Education nationale tient à dissiper les inquiétudes des élèves et à les rassurer quant à la prise en charge de leurs préoccupations». Côté lycéens, on reste intransigeant! Les assurances données par le ministre ne semblent pas obtenir l'effet escompté. Pis encore, les propos de Benbouzid semblent être un coup d'épée dans l'eau, tellement le mouvement de protestation n'a pas diminué d'un iota. Ne faisant plus confiance au ministère de tutelle, les élèves des classes de terminale se montrent intraitables: «Le ministre ne s'est pas penché sérieusement sur notre problème», estiment les lycéens. Ces propos peuvent être considérés comme graves, mais demeurent justifiés. Et pour cause: «Certains enseignants ont commencé le programme par la fin. D'autres ont fait le pont sur les chapitres qu'ils jugent difficiles à expliquer. Comment M.Benbouzid croit-il pouvoir élaborer les examens du Bac? Comment peut-il élaborer un examen unique sur l'ensemble du territoire national?» Ce sont en effet autant de questions qui taraudent les élèves de terminale. Des interrogations auxquelles le ministre de l'Education nationale tarde encore à apporter des réponses. Et même si réponse il y a, cela est-il suffisant pour calmer la grogne des lycéens? Quelle que soit la réponse, on risque de passer à côté de l'essentiel, à savoir: si les lycéens n'étaient pas montés au créneau pour porter haut et fort leurs revendications, les autorités concernées leur auraient-elles prêté une oreille attentive? Là on risque de répondre par la négative, car l'histoire est jalonnée d'exemples similaires.