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Montevideo, nid d'espions
Festival du cinéma Mostra de Venise (Italie)
Publié dans El Watan le 07 - 09 - 2005

Une illustre pléiade d'auteurs débarque dans cette ultra huppée colonie cinématographique et leurs films surgissent sur les écrans comme une génération spontanée.
Comme la colonie close et secrète des ambassades installées à Montevideo, capitale de l'Uruguay, que filme avec éclat le cinéaste polonais Kreystof Zanussi dans Persona non grata. Il s'agit d'un coup de projecteur sur les choses et les chemins infrayés qui entourent le monde diplomatique, en particulier les secrets, les trahisons, les méthodes d'espionnage, les liaisons dangereuses. Un climat lugubre où tout se passe dans une hypocrite bonne humeur. On se salue, on joue au tennis et on dîne ensemble (avec du whisky à l'infini), mais derrière tout ça il y a une compétition féroce (pour vendre des terres, par exemple) et une haine mutuelle. Zanussi raconte l'histoire de l'ambassadeur de Pologne à Montevideo et décrypte au fil des images l'inventaire ténébreux de ses relations avec les Russes, les Italiens et les officiels du pays. Une ambassade n'est pas le cercle enchanté, comme on le croit. Les tribulations politiques les plus vertigineuses peuvent bouleverser le destin d'un homme. C'est ce qui arrive finalement à Victor, l'ambassadeur, admirablement joué par l'acteur Zbignien Zapasiewicz, entouré dans ce beau film par d'autres comédiens de grand talent comme Nikita Mikhalkov, Jerzy Stuhr et Daniel Olbrychski. Ce diable de cinéaste allemand, Werner Herzog, est de retour pour montrer à la Mostra son ambitieux film The Wild blue Wonder qu'on pourrait placer dans la rubrique spatiale... Werner Herzog a été tour à tour globe-trotter, alpiniste, grand marcheur, notamment dans le grand Sud algérien, qu'il a filmé admirablement. Il a aussi tourné des fictions avec Klaus Kinski. Dans ce film, il prend le chemin des astronautes. Il s'agit d'un groupe d'astronautes dans leur vaisseau spatial tournant autour de la Terre. Seul problème : ils ne peuvent plus retourner sur Terre car la planète Terre est devenue inhospitalière, carrément inhabitable. La Maison-Blanche, le Pentagone, tout cela a disparu. Il ne reste que des ruines. Que s'est-il passé ? Probablement une guerre nucléaire, une radiation « globale », une épidémie planétaire ou alors plus d'ozone du tout... Les astronautes doivent chercher un lieu plus sûr. C'est un scénario imaginaire redoutable. Un mélange de science-fiction, de lyrisme poétique, d'images et de musiques extraordinaires. C'est une œuvre au fond pleine de grâce où le vertigineux mysticisme de Werner Herzog touche profondément le spectateur, ce qui prouve que le cinéaste, même en aventurier, en saltimbanque de l'espace, demeure un très grand artiste. Le téléphone (arabe) a vite fonctionné à la Mostra et la salle de presse était archicomble pour voir le film de Patrice Chéreau, Gabrielle. Les rumeurs concernaient le jeu très fort d'Isabelle Huppert. D'emblée, le spectateur pénètre dans le monde des apparences filmé par Chéreau. C'est l'époque de Proust à Paris, à la recherche du temps perdu. Un inventaire des intérieurs riches, une planète à part, un microcosme profondément marqué par l'argent et l'ennui. Justement, Gabrielle s'ennuie et quitte son mari, puis revient. Le film est adapté de la nouvelle de Joseph Conrad : The Return. Toujours intelligent et sensible, le travail de Chéreau s'apparente à du grand art. Et Isabelle Huppert prouve encore une fois qu'elle possède un talent inouï. Il faut revenir sur le film palestinien L'Attente, de Rachid Machrawi, présenté dans la section Giornate degli Autori. C'est un film sur la séparation déchirante des Palestiniens avec leur pays. Il y a aujourd'hui près de 4 millions de Palestiniens qui attendent le retour dans des camps en Jordanie, au Liban et en Syrie. Il y a près de 60 camps de réfugiés dans la région. Rachid Machrawi nous montre la souffrance de cette attente. Le salut des Palestiniens est dans le retour. Mais ils sont fatigués des promesses. Les discours qui regorgent de faux espoirs, c'est de ça qu'ils ne veulent plus. Machrawi dresse un tableau sombre, sans artifice. Lui aussi se méfie des éternelles promesses.

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