Les rentrées scolaires se suivent et ne se ressemblent pas. En ce sens que chacune se distingue des autres par ce qu'elles apportent comme nouveautés et aussi difficultés. Mais toutes sont empreintes de la même ferveur, de la même fébrilité. Après plus de deux mois d'oisiveté et de farniente, les élèves retournent à l'école. Ce sont des milliers d'écoliers, de collégiens et de lycéens qui reprennent le chemin de leurs établissements respectifs. Mais s'il y a dépaysement, ce sont les nouveaux inscrits qui le ressentent. Loin de leurs « bases », les nouveaux élèves se sentent vulnérables. Il leur faudra du temps pour s'adapter à leur nouveau mode de vie. Du côté de la famille, il y a eu des sacrifices pour vêtir de pied en cap leur progéniture, car, il faut le dire, la rentrée scolaire ressemble à la fête de l'Aïd. Aussi, faut-il y mettre le prix, quitte à s'endetter pour satisfaire la marmaille. D'autres sacrifices s'imposeront, comme l'achat des fournitures scolaires et des livres. D'autant que cette année, la location des manuels scolaires a été gelée. Ce sont les familles démunies qui en pâtiront. Beaucoup attendent le versement de la prime des 2000 DA pour s'acquitter des frais occasionnés par l'actuelle rentrée scolaire. Avec le chômage endémique qui touche la région d'Oum El Bouaghi, surtout après les multiples opérations de dégraissage subies par les unités de production, telles la Filab (Aïn Beïda) ou l'Elatex de Meskiana, les citoyens de la région ressentent le fardeau de la pauvreté. Une paupérisation en somme qui affecte un grand nombre de ménages. Voilà qui fait que les rentrées scolaires se font laborieusement. Mais que dire des centaines d'élèves exclus du système scolaire et qui n'ont pas où aller, sauf hanter les rues des villes et des cités de la région. A Aïn M'lila, Oum El Bouaghi, Aïn Beïda, Sigus et ailleurs, le nombre des exclus va crescendo, et ce, malgré l'ouverture de plusieurs CFPA ou annexes pour assurer la formation des jeunes. En tout état de cause, il reste une frange de jeunes vulnérables et sans formation, happés par l'oisiveté et son corollaire, le vice et la délinquance, n'y échappent que ceux dont les parents disposent d'un commerce ou qui se découvrent une vocation de vendeur à la sauvette. Mais cela ne suffit pas ! Même ceux qui arrivent à suivre une formation professionnelle butent sur l'inexistence d'offres d'emploi. Que peut-on faire dans une wilaya essentiellement pauvre où l'on vit au jour le jour ? D'ailleurs, combien de familles qui, faute de moyens, ont privé un ou deux de leurs enfants de suivre une scolarité ?