Les cas de licenciement d'enseignants que les victimes qualifient « d'arbitraire » se multiplient dans le secteur de l'éducation à Tizi Ouzou. Après l'épisode de M. Dendani, directeur d'école relevé de ses fonctions l'été dernier, c'est au tour de Hocine Farida, institutrice à Tizi Rached, de subir les foudres de la direction de l'éducation. En dépit du soutien de ses collègues, du syndicat Sete-UGTA et du cabinet du wali, l'enseignante, après 20 ans de service, se retrouve à la rue. Ses mésaventures ont commencé quand le directeur de l'éducation, M. Boukhenouche, l'affecte le 13 avril 2004 d'une école à une autre dans la localité de Tizi Rached pour « nécessité de service ». Le même argument est brandi pour justifier une nouvelle affectation à une école de Larbaâ Nath Irathen, à des kilomètres de son lieu de travail initial. La dame ne rejoint pas son poste pour les raisons qu'elle énumère : « J'ai reçu le 21 novembre une première mise en demeure signée le 18 octobre 2004. Une deuxième mise en demeure est signée le 8 novembre que j'ai reçu le 15 décembre. Le pire est que le jour même de la signature de la deuxième mise en demeure, le directeur signe la décision de mon licenciement. » Le dossier qu'elle a remis à notre rédaction corrobore ses dires. Le chef de cabinet du wali qui l'a reçue le 16 novembre saisit le directeur de l'éducation par courrier intitulé Arbitraire et lui demande de revoir sa décision « pour sauvegarder les intérêts de l'élève ». Les collègues de Hocine la soutiennent, tout comme le syndicat Sete UGTA. Ce dernier, dans une déclaration en date du 28 mai dernier, dénonce « l'abus de pouvoir du directeur de l'éducation (qui) s'est empressé de signer une décision de suspension portant la même date que la notification de la deuxième mise en demeure ». Le syndicat a demandé la réintégration de l'enseignante. Celle-ci se trouve dans un désarroi total. Lors du dernier meeting de Ahmed Ouyahia, elle lui a remis un dossier dans l'espoir de retrouver un jour ses élèves.