L'Union pour la démocratie et la république (UDR) a relevé, lors d'une conférence de presse animée le 28 août, une des failles de « la charte pour la paix et la réconciliation nationale », proposée à référendum par le Président Bouteflika le 29 septembre. Il s'agit de l'illimitation dans le temps de l'amnistie que propose cette charte aux différents acteurs et personnes impliqués dans la crise des années 1990. Autrement dit, les dispositions portant abandon de poursuites judiciaires, grâce et commutation de peines, s'inscrivent dans le temps. Contacté hier, le secrétaire général du parti, Amar Benyounès, tout en réaffirmant son soutien au projet présidentiel, a réitéré sa demande de limiter la charte dans le temps. Selon lui, le projet tel que conçu constituera un affranchissement illimité des terroristes qui n'hésiteraient pas à remonter au maquis lorsque cela leur chante et à redescendre par la suite en toute quiétude pour bénéficier des dispositions de la charte. « C'est une prime au terrorisme », dit-il, ou encore : « Une assurance vie. » Pour le premier responsable de l'UDR, ceux qui pourraient (re)monter au maquis iraient avec une certitude que s'ils meurent, leur famille sera prise en charge par l'Etat dans le cadre de ce projet. Il explique que toutes les lois de ce genre, ayant vu le jour dans le monde, ont été limitées dans le temps. Il suggère ainsi un délai de 6 mois qui prendra effet au lendemain du référendum. Après expiration du délai, ajoute-t-il, il faudrait déclarer une guerre sans merci à ceux qui s'entêteraient à écumer les maquis et que le meilleur l'emporte.