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Un million de logement
Entre l'utopie et la réalité
Publié dans El Watan le 12 - 09 - 2005

Le secteur de l'habitat, dans ses années fastes, caractérisées par une priorité politique et financière remarquable, une mobilisation de toutes les capacités, mobilisation de plus de 128 entreprises publiques, les entreprises privés, l'appui d'entreprises étrangères, le recours au préfabriqué, à la livraison sans une finition totale... Dans ces conditions favorables, le secteur n'a pas pu dépasser la barre de 130 000 logements/an.
Un philosophe disait que dans tout discours politique il y a un aspect utopique et une part de réalité. Voyons dans l'objectif de réaliser un million de logements d'ici 2009 quelle est la part de l'utopie et celle de la réalité. En d'autres termes, quels sont les objectifs réalistes et réalisables. Des objectifs qui tiennent compte, non de nos désirs, mais des capacités existantes sur les plans :
du management des entreprises
des moyens et du rendement de leur utilisation
des effectifs (ouvriers professionnels) et de leur rendement par corps d'état
de l'organisation et des capacités des services décentralisés de l'administration au niveau des wilayas
de la maîtrise de la gestion des projets, maîtrise des délais et des coûts
du mode du fonctionnement du secteur de l'habitat depuis sa création
des habitudes ancrées dans notre manière de travailler (culture d'entreprise). L'analyse de l'ensemble de ces facteurs - qui sont devenus souvent des contraintes - déterminera nos possibilités réelles de réalisation de logements. Nous allons, sur la base de trois approches différentes, tenter de cerner le nombre de logements réalisables. Ces approches sont basées sur les critères suivantes : 1- L'approche basée sur l'histoire du secteur. 2- L'approche fondée sur le rendement par ouvrier/an. 3- L'approche privilégiant les capacités (organisationnelles, matérielles et managériales) du secteur avec l'administration, les entreprises publiques, privées et étrangères.
1- L'approche basée sur l'histoire du secteur
Le secteur de l'habitat, dans ses années fastes, caractérisées par une priorité politique et financière remarquable, une mobilisation de toutes les capacités, mobilisation de plus de 128 entreprises publiques, les entreprises privés, l'appui d'entreprises étrangères, le recours au préfabriqué, à la livraison sans une finition totale... Dans ces conditions favorables, le secteur n'a pas pu dépasser la barre de 130 000 logements/an. La moyenne de ses capacités oscillait entre 65 000 et 85 000 logements/an. Quel est, alors, l'argument qui peut nous autoriser à dire que le secteur de l'habitat (ou un autre secteur ou un entreprise) peut sans avoir pris de réformes en profondeur peut multiplier ses capacités par trois (évolution de (250 000/116 000x100) soit plus de 216%. 250 000 est le nombre de logement à réaliser par an pour atteindre le un million de logements en 2009 et 116 000 est le nombre de logements réalisé en 2004. La logique économique et humaine accepte une évolution moyenne dans ces domaines de 3 à 7%. Nous pouvons accepter une évolution exceptionnelle annuelle de 10%. Sur cette base le secteur entamera d'ici 2009 un nombre de logements équivalent à 700 000 logements et pourra livrer un maximum de 500 000 logements.
2- L'approche par le rendement individuel d'un ouvrier professionnel du bâtiment
Les statistiques sur le rendement individuel en termes physiques, c'est-à-dire en m2 construit par agent par an, donnait un rendement de 52 m2 par ouvrier/an. Les rendements dans le pays moyennement développés sont quatre à cinq fois plus. En d'autres termes, lorsqu'un ouvrier polonais, par exemple, réalise trois logements de 82 m2 chacun, l'ouvrir algérien réaliser un studio de 52 m2. Nous ne pouvons pas ignorer cette situation, car elle est déterminante dans l'acte de bâtir, et elle détermine le nombre de logements à réaliser. L'effectif des ouvriers professionnels a été estimé à 130 000. Pour les besoins de nos prévisions sur la base du rendement individuel, nous retenons trois hypothèses : 1- Nous admettons que le rendement individuel connaîtra une évolution annuelle de 3%. 2- Nous admettons, également, que les effectifs connaîtront une évolution annuelle de 5%. 3- Nous estimons que la surface moyenne d'un logement est de 72 m2. Sur cette base, le secteur réalisera 576 000 logements d'ici 2009. Le rendement individuel passera à 60 m2 et la capacité de réalisation du secteur passera à 138 000 logements/an.
3- L'approche privilégiant les capacités
Pour mieux démontrer l'impossibilité de réaliser l'objectif d'un million de logements et pour les besoins de l'analyse, nous pouvons admettre que la totalité d'un million de logements sera lancée d'ici 2007, en études et réalisation, pour que la livraison soit effective et finale en 2009. Ce qui donnerait les schémas suivants : 2005-2007 : un million de logements en études (Est-ce raisonnable ? Quel sera l'impact du retard sur le lancement des opérations ?) 2006-2008 : un million de logements en réalisation, soit un lancement de 500 000 logements par an. Quelle est la durée moyenne d'un projet ? Trois ans dans le meilleur des cas. Réaliser ce volume de travail suppose une organisation exceptionnelle. Alors que nous constatons sur le site le recours au système dit de 3x8. On peut aisément constater que le travail fourni par les équipes en 3x8 est inférieur sur les plans quantité et qualité et que ses coûts sont plus élevés, par rapport au travail en système normal. Ces données démontrent que c'est une opposition impossible. Aucun pays moyennement développé n'a géré ce volume de travail par an. Cette mission devient doublement irréalisable, si on introduit des critères fondamentaux relatifs à un habitat intégré et amélioré, différent des cités dortoirs et respectant l'environnement.
Que faire ?
A notre avis, deux types de solutions sont à envisager, l'une est relative à une politique de promotion de la location de logement, l'autre solution réside dans un travail en profondeur au sein du secteur pour atteindre un niveau de performance admissible.
1- Développer et favoriser un marché de la location
Selon certaines données statistiques, il y a entre 600 000 et 800 000 logements inhabités ou partiellement habités. C'est l'équivalent du programme de relance en logement. Un marché de la location développé va permettre au Trésor public d'économiser annuellement des milliards de dinars. Des mesures fiscales encourageantes ont été prises dans ce sens, mais les propriétaires de logement demeurent méfiants, vu les abus des anciens textes qui favorisent le locataire au détriment du propriétaire. Il est nécessaire que la volonté de favoriser ce type de marché doit normalement s'inscrire dans le plan d'action du secteur.
2- Les mesures qualitatives
L'ensemble des opérateurs publics et privés (entreprises, bureaux d'études, administration, OPGI) ont besoin d'une refonte totale dans leur gestion de l'habitat. Depuis des décennies, l'ensemble des mesures prises (réorganisation, assainissement, privatisation, mobilisation de crédits...) n'ont ni amélioré la qualité, ni le rendement, ni réduit les coûts ou les délais. Donc le mal est ailleurs ; il est dans notre manière de gérer l'acte de bâtir. Les mesures ci-après me semblent susceptibles d'apporter un plus au secteur. Redonner la parole aux techniciens : l'aménageur, l'architecte, l'ingénieur n'intervient qu'après la décision de « faire ». Il est sollicité pour concrétiser une décision, non pas comme auteur participant à la réflexion avant la prise de décision. Cette situation se caractérise actuellement par :
une absence de créativité dans l'architecture
la construction de cités dortoirs
l'absence d'intégration du logement dans son environnement
l'impossibilité, dans cette situation, de parler de maîtrise de coûts ou de délais. Le technicien applique, il ne participe pas à la décision. Réhabiliter le bureau d'études : c'est lui, normalement, le véritable pilote du projet.
3- Introduire les nouvelles techniques de management
A titre d'exemple, et tous les intervenants dans la construction peuvent le confirmer, la programmation des travaux se fait en général par mois. Les entreprises étrangères du bâtiment font leur programmation en heures. Par exemple, la pose du carrelage dans un bâtiment de X m2 demande X heures de travail, ce qui dénote une maîtrise du rendement individuel, une maîtrise des quantitatifs et une gestion des délais. Mais pour introduire une nouvelle manière de gérer, trois conditions me semblent nécessaires.
1- La formation et le perfectionnement pour assimiler les nouvelles techniques de gestion, d'utilisation de nouvelles technologies, de nouveaux procédés.
2- L'introduction et la généralisation de la démarche qualité.
C'est la démarche par excellence qui va introduire au sein du secteur la notion du respect des normes, de la qualité et des délais. Elle détermine avec précision les responsabilités de chacun. Elle permet au technicien d'être un agent dynamique, un agent de changement. Elle pousse les gens à vouloir s'améliorer, donc à apprendre et se former et remettre en cause en permanence ses méthodes de travail. Ce sont là quelques actions fondamentales qui peuvent donner à la gestion de la construction une nouvelle approche de management performant.
3- L'apport en management des entreprises étrangères Il convient d'admettre que nous avons un gros déficit en management, dans l'utilisation des ressources humaines, dans la gestion des performances, dans la gestion des délais et par conséquent des coûts.
Il est facile de comparer l'organisation de nos chantiers et celle d'une entreprise chinoise ou française installée en Algérie. A titre d'exemple, il suffit de voir les solutions apportées par les Chinois aux difficultés rencontrées sur site, notamment le problème de l'eau, des accès, de la gestion des approvisionnements (actuellement, il y a un manque en sable, un projet chinois possède des stocks pour trois mois de travail, en face une entreprise algérienne a arrêté son chantier pour rupture des approvisionnements en sable, je pense qu'il n'y a pas de commentaire à faire). Alors, cessons de dire que nous avons les capacités et les compétences et admettons une remise en cause de nos évidences et lançons une politique de formation en management moderne, comme cela a été fait par plusieurs pays de l'Europe de l'Est et la Chine.
Conclusion
Le secteur de la construction a, une nouvelle fois, opté pour une politique volontariste. Mais vu que les réformes en profondeur n'ont pas été effectuées, les résultats ne peuvent être que le fruit d'un système non performant et ce quels que soient les moyens financiers mis à sa disposition. Le secteur ne pourra construire que ce qu'il construit maintenant, soit un programme situé entre 400 000 et 600 000 logements d'ici à 2009.


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