D'emblée, le directeur de l'hydraulique avait tenu à ce démarquer de ces avis colportés, dira-t-il, par des discussions oiseuses qui ne résistent à aucune analyse objective, puisque, précisera-t-il, les fuites d'eau, supposées au niveau du barrage de « Larouya », dans la commune de Brézina, à 100 km au sud d'El Bayadh, restent une vue de certains esprits mal intentionnés qui, de surcroît, ne peuvent se targuer d'une maîtrise technique nécessaire pour étayer se qui reste une pure affabulation. Sinon, comment de telles probabilités, d'une extrême gravité, n'avaient-elles pas été envisagées, ni même pressenties par l'étude exhaustive, menée sur le site par les ingénieurs de l'ONB, le maître de l'ouvrage, avant que le projet ne soit déconcentré ? Auquel cas, soit il aurait été définitivement enterré, car techniquement irréalisable, soit des corrections auraient été effectuées sur la base du résultat fourni par l'examen approprié du carottage de l'exploration géologique. Pour dire, finalement, que de telles assertions demeurent infondées et sont, seulement, le fait d'intentions en mal de lobbying. L'ouvrage en question, d'une capacité de 123 millions de m3, ne retient, pour l'heure, qu'une quantité qui affleure légèrement au dessus du niveau basal, soit 9 millions de m3 dont 6 millions sont un condensé de vase et de boue. Selon le chef du projet d'irrigation des périmètres, situés en amont, il ne permet plus de mobiliser que 3 millions de m3 si, d'ici là, les bassins versants ne sont pas abondamment arrosés. Deux surfaces d'importance, destinées à l'irrigation par l'intermédiaire de cette retenue d'eau, sont reliées au barrage par une canalisation qui couvre 11 Km, jusqu'au premier brise charge où se situe une prise de 284 m linéaire, alimentant la palmeraie de Brézina, pour continuer ensuite sur 26,4 Km jusqu'au lieu-dit « Chalekh Ezoua » pour servir à l'irrigation d'un périmètre de 946 ha. Equipements hydrauliques de précision Le tout (à l'exception des 60 premiers mètres réalisés en acier) est constitué d'une conduite, en buses de béton fritté de 6 à 7 mètres et d'un diamètre de 1 250 mm, entrecoupée d'équipements hydrauliques de précision sur lesquels, déjà, les premières dégradations ont été relevées au niveau de la première palmeraie. Cette dernière, qui s'étend sur 174 ha qu'exploitent 336 agriculteurs, partageant 162 000 palmiers dattiers, a entretenu subsidiairement ses maraîchers grâce à de petites retenues collinaires, en travers de l'Oued mitoyen ou avec le recours au nappes alluvionnaires qui sourdent à 13 mètres environ. Les puits artisanaux s'étant taris et la sécheresse ayant entraîné la baisse des niveaux statiques de la nappe, la réalisation du barrage de « Larouya », a évité à cette agriculture de subsistance de connaître un déclin irrémédiable. Et, les lâchers d'eau, à la demande de la municipalité, pour faire face aux périodes sèches, de l'ordre de 286 000 à 300 000 m3, permettent aux fellahs d'appréhender l'avenir avec beaucoup d'optimisme, réalisant pour cette saison, selon le directeur de l'hydraulique de la wilaya d'El Bayadh, une récolte exceptionnelle. Cette surface est desservie par un réseau d'un peu moins de 10 Km de canalisation qui alimente 40 bornes d'irrigation, soit 44 vannes, et une piste d'exploitation dans l'attente de l'aboutissement d'une étude pour la réalisation de seguias, élaborée en respectant le relevé topographique de ce qui est devenu un véritable jardin d'éden. Le second périmètre, initialement réparti en 44 lots, pourrait connaître une extension pour accueillir le plus d'exploitants possibles et dont la municipalité fournirait les listes. Le projet a bénéficié d'une enveloppe de 129 milliards de centimes dont 109 milliards ont été engagés dans le marché avec l'entreprise Hydro aménagement et 5 autres milliards de centimes au bureau d'étude égyptien « Hamza », chargé du suivi. Le reste, a été investi dans la réalisation des infrastructures qui devront accueillir l'organisme auquel incombera la gestion future de ce complexe hydraulique, puisque 05 logements, des magasins et ateliers constituent, déjà, sa base d'activité. Les investissements des particuliers assureront sûrement la pérennité de cet ensemble.