Cheikh Atallah a disparu depuis quelque temps du petit écran. Certains disent que vous étiez en prison, d'autres parlent de différend avec le réalisateur de l'émission, Mohamed Sahraoui... Même si je le voulais, je ne pourrais pas me brouiller avec Mohamed Sahraoui car c'est grâce à lui que j'ai pu m'introduire dans des millions de foyers à travers son émission. Il m'a fait confiance pendant plus de deux ans pour « El F'hama ». J'ai beaucoup de respect pour lui. C'est un homme formidable qui m'a beaucoup aidé. Quant à la prison, ce n'est pas pour cette fois-ci. Mais pourquoi cette disparition ? J'ai pris quelques mois de repos afin de faire une évaluation de mon travail et de procéder à son amélioration. Entre temps, je me suis marié. Cela fait du bien de s'accorder une longue lune de miel ! Qui est cheikh Atallah ? Mon nom est Ahmed Benbouzid. Je suis né en 1970 Diar M'hamed Benbouzid dans la daïra d'El Idrissia, wilaya de Djelfa, où j'ai appris à réciter tout le livre saint en imitant cheikh Abdel Basset Abdessamed. Toute mon enfance, j'ai aidé mon père qui était éleveur. Après les classes du cycle primaire, je suis monté à El Idrissia pour le CEM. Ensuite je suis allé à Djelfa pour le 3e cycle. Depuis, je n'arrête pas de monter ! (rires) Grâce à cheikh Atallah, un personnage très représentatif de la région et surtout de la campagne où je suis né. Enfant, vous imitiez cheikh Abdessamed. Combien de voix pouvez-vous imiter aujourd'hui ? Il est vrai que j'ai imité beaucoup de voix depuis : plus de 150, des personnes, des animaux, des avions et... le vent ! (rires) Je n'ai pas continué dans la voix. C'est une option qui n'a aucun chemin ! Comment êtes-vous arrivé à « El F'hama » ? D'abord, j'ai fait beaucoup de théâtre dans des maisons de jeunes de Djelfa. Le 1er novembre 1992, je participe à l'émission « Les périmés » sur la Chaîne III après un test avec Aziz Smati. J'ai également suivi des cours de théâtre à Teksraïne. Retour à Djelfa pendant les années noires où je m'investis dans les prestations théâtrales pour enfants en passant dans toutes les écoles de la wilaya... J'aurais vécu et constaté des vertes et des pas mûres pendant cette longue période. « J'explose » alors dans une cassette audio ayant pour titre Yal mir arhamni et Khouya Djellouel, cette K7 sera transmise par des jeunes de la région à Mohamed Sahraoui qui me convoque, commence alors l'aventure d'« El F'hama » ! Cheikh Atallah est un contestataire qui crie tout haut ce qu'il pense. Quel est son objectif ? Il est vrai que tous ces enseignements dénoncent la hogra, l'incompétence et l'injustice sociale. Naïm fi borma mel comprendre Naïb fi el barlamen, yal mir, soukkan eddahcha (dernière K7) reflétant le quotidien et les préoccupations de la majorité des citoyens de la région qui ne peuvent plus et n'admettent plus une certaine situation. Leur sagesse et leur hospitalité ne doivent pas se retourner contre eux. Il fallait dénoncer les dépassements. Sans violence. L'objectif étant de briser le mur entre les autorités et les citoyens et que chacun prenne ses responsabilités. Quels sont vos projets ? J'en ai plusieurs. Tout d'abord une K7 audio intitulée El Aouedj, ensuite des clips sur le patrimoine du terroir afin de promouvoir la région. Je compte également créer une édition audiovisuelle. Mais le projet le plus important est un duo - films et enregistrements - avec Athmane Ariouate qui a été mon invité il y a quelques semaines de cela. Nous avons longuement discuté de projets communs. Une rentrée très riche en somme ! Mais n'oubliez pas de dire que je suis un grand sportif, avec beaucoup de médailles en arts martiaux.