Des dizaines d'élèves n'ont pas été scolarisés à l'école primaire des Bananiers faute de places pédagogiques. Des parents d'élèves, principalement ceux habitant la nouvelle cité Aadl, en larmes ne pouvaient cacher leur déception face à la réponse négative du directeur. Ils sont dans l'obligation d'orienter leurs élèves vers des écoles situées à Tamaris, c'est-à-dire à plus d'un kilomètre de leur lieu de résidence. » Cette révélation, qui vient contredire en quelque sorte les déclarations satisfaisantes des autorités locales, est celle d'un citoyen de la cité des Bananiers qui s'insurge contre l'« insouciance » des responsables locaux et des chargés du secteur de l'éducation au niveau local. « Je me demande pour quelles raisons les responsables de l'APC n'ont pas procédé à l'ouverture de la nouvelle école primaire située juste à côté alors que les travaux de réalisation des classes et de la cour ont été achevés à 100% », s'interroge une parente d'élève. Et d'ajouter : « Voyez de vous-même. Il ne manque que le mur de clôture et le passage pour piétons et voilà que le chantier est déserté par ses ouvriers alors que nous sommes encore aux heures de travail. » Pour cette mère de famille, il est inconcevable qu'une classe de 1re ou de 2e année primaire puisse accueillir 40, 50, et même 60 élèves alors que la réglementation exige 25 élèves par classe. « Cette école est un danger pour les générations futures. La surcharge des classes est un frein pour le bon déroulement des cours. Même l'instituteur ne peut accomplir convenablement sa tâche devant un nombre assez élevé d'écoliers », précise-t-elle. Notre déplacement, hier, sur les lieux nous a permis de constater de visu l'étendue du désordre dans lequel se débat cette école. Déjà, à l'entrée de cetétablissement, une odeur nauséabonde se dégageait des lieux. Alors qu'une vague d'écoliers quittait l'établissement, une autre prenait place dans les classes. ici, les double et triple vacations sont de mise. « Ce n'est pas normal que des enfants en bas âge puissent regagner leur maison à 17h 30. Ils peuvent faire l'objet d'une agression surtout en hiver, où la tombée de la nuit est précoce », lâche cette parente d'élève non sans préciser que la majorité traverse, « matin et soir », des sentiers dangereux pour regagner leur demeure. Par ailleurs, en surmontant un monticule, le mur de clôture, à moitié achevé, était visible à l'œil nu comme pour nous avertir qu'un danger guettait bel et bien les potaches. « Des accidents de la route ont eu lieu à maintes reprises au niveau de l'autoroute de l'aéroport. En l'absence d'une passerelle et de moyens de transport, plusieurs enfants scolarisés l'ont payé de leur vie », dévoile-t-elle. Sans CEM ni lycée, les scolarisés doivent traverser, ajoute notre interlocutrice, des kilomètres pour regagner leur établissement scolaire. Ce qui est, de son avis, aberrant. Pour de plus amples informations, nous avons tenté de nous entretenir avec le directeur de cet établissement. L'agent de sécurité nous somma de ne plus prendre de photos. « Je ne peux pas vous laisser entrer. Le directeur n'est pas là et il vous faut une autorisation de l'Académie d'Alger pour accéder à l'intérieur », précise-t-il.