De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Une semaine après la rentrée scolaire que le ministre de l'Education nationale a qualifiée de «positive», les parents d'élèves s'inquiètent de l'avenir de leurs enfants. «Quelle formation aura un élève dans une classe de 40 à 45 élèves et où on a souvent recours à la double vacation pour pouvoir assurer les cours ?» se demande Saïd, père d'un enfant scolarisé en première année moyenne. «Le ministre devrait avoir honte de parler de réussite, même s'il la justifie par le fait que chaque élève dispose d'une place pédagogique. Il devrait s'interroger sur la qualité de cette place.» Comme Saïd, beaucoup de parents sont outrés par les conditions du déroulement de la rentrée et de scolarisation de leurs enfants, particulièrement dans les nouvelles cités où, à l'instar de haï Yasmine (qui a accueilli les anciens habitants des Planteurs), l'unique école primaire n'arrive pas à contenir le nombre impressionnant d'élèves. Le jour de la rentrée, le directeur de l'établissement évoquait l'ahurissant chiffre de 70 élèves entassés dans chacune des 12 classes du nouvel établissement. Ce qui dénote l'absence d'une vision perspicace, puisque, l'année dernière, l'école n'avait accueilli que trente élèves par classe. «Les gestionnaires de cette ville auraient dû prévoir ce qui arrive, déplorent les parents d'élèves. Ils savaient que de nouvelles familles allaient être relogées dans le courant de l'année dernière, que de nouveaux élèves devaient être scolarisés, que la cité ne disposait et ne dispose encore, aujourd'hui, que d'une seule école. Ils auraient dû prendre leurs dispositions pour nous éviter ce calvaire ! Comment les enseignants vont-ils dispenser leurs cours ? Comment les enfants vont-ils pouvoir suivre ?» Inquiétudes légitimes que n'apaisent pas la promesse de l'ouverture prochaine d'une nouvelle école et encore moins l'affirmation suffisante du ministre de l'Education, que le programme quinquennal résoudrait le problème de l'éducation sur 30 ans. «Au rythme où évolue l'éducation en Algérie, les problèmes ne feront qu'empirer», rétorquent parents d'élèves et enseignants. Ces derniers ne peuvent pas travailler dans ces conditions. «Impossible, tranche un enseignant. On ne peut décemment dispenser un cours dans une classesurchargée et dans un milieu générateur de stress comme le nôtre.» Autre exemple, le nombre de classes de préscolaire qui s'avère insuffisant et qui laisse en marge beaucoup d'enfants nés en 2003. «Dans chaque école primaire, explique le directeur d'un établissement, il doit exister une classe de préscolaire pour 25 élèves. Or, je suis allé jusqu'à 30 inscriptions dans la mienne et je continue toujours de recevoir des demandes que je ne peux satisfaire.» En plus de l'absence de chauffage et d'eau potable dans beaucoup d'établissements scolaires, les élèves, leurs parents et les enseignants n'ont, à l'évidence, pas fini de supporter les conséquences de la gestion aléatoire des dirigeants algériens.