Le lycée Tassaft Akbil, à Aïn El Hammam, sombre dans l'isolement et l'indifférence depuis des lustres. Situé au chef-lieu de la commune de Yataffen et accueillant les éleves de trois communes, ce lycée n'a plus aucun repère et semble être oublié des pouvoirs publics à tel point que le personnel et les élèves ne savent plus où donner de la tête. Ce lycée, mal situé, endure depuis des années les conséquences de l'instabilité sur le plan de la gestion et de la pédagogie. Outre sa situation géographique enclavée dans un espace clos, sans viabilité, son isolement et l'indifférence qui le frappent n'ont fait qu'accentuer la désolation et inquiétude : chez les parents qui s'efforcent tant bien que mal à y garder leur progéniture. Cette année, la rentrée scolaire s'est faite timidement, sans cantine pour les demi-pension, sans l'internat pour les internes et sans ramassage scolaire pour les externes. Une rentrée qui rappelle une fin d'année en queue de poisson. Les parents, peu nombreux lors de leurs dernières réunions, ne savent plus à quel saint se vouer. Inquiets, certains, les plus chanceux tentent « d'arracher » leurs enfants pour les inscrire dans d'autres établissements et fuir ainsi le calvaire d'une année scolaire à Tassaft. D'autres, une infime minorité, tentent de trouver d'autres solutions de proximité. « Mais que peut-on faire lorsque l'on sait que trois grands cars ont été réformés par l'ingénieur des mines parce qu'ils représentent un réel danger à des dizaines, voire des centaines, de nos enfants », s'interroge M. Arezki qui avoue son incapacité à payer le transport, autre que le ramassage scolaire dont l'abonnement n'est déjà pas donné. Plusieurs parents rencontrés devant l'établissement demandent une fiche de transport à l'exemple de L. K. qui préfère inscrire son fils au technicum d'Iferhounen en qualité d'interne, à quelque 35 km de chez lui, que de le « laisser traîner de 6 h à 18 h, la plus grande partie de la journée livrée à lui-même ou s'adonner à certaines tentations », ajoutera le parent d'élève. « L'Association des parents d'élèves (APE) n'arrive pas à s'organiser », dira son compagnon, avant d'avouer que « l'égoïsme et la nonchalance creusent encore un fossé entre le bureau fantoche et les parents absents ». Côté pédagogique, l'année s'ouvre avec angoisse. « Après une année de tergiversations (sans élèves, sans transport, sans restauration, sans internat et le manque d'enseignants), il est à se demander à l'avenir si l'évaluation serait juste et objective. On connaît le rendement à l'avance ! », nous confie un PES. De son côté, l'APC de Yattafen, qui souffre le plus du problème de transport, n'a pas omis de solliciter les autorités pour l'octroi de microbus qui soulageraient, un tant soit peu, les malheureux lycéens. En vain.