«Il faut revenir aux valeurs islamiques et à la culture de la réconciliation.» Le président du parti El Islah, M.Abdallah Djaballah, a affirmé jeudi dernier que le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale est un grand pas en avant pour le règlement de la «crise algérienne». Intervenant à l'occasion d'un regroupement des responsables de wilayas de son parti, Djaballah qui ne soutient pas directement l'initiative du président Bouteflika, soulignera tout de même que la démarche mérite «soutien et encouragement». «Il faut revenir aux valeurs islamiques et à la culture de la réconciliation», a-t-il martelé devant les cadres de son parti. D'après lui, le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale tel que présenté actuellement au peuple algérien est plus complet que la loi sur la concorde civile de 1999 et celle de la rahma du président Zeroual en 1995. Néanmoins, le président d'El Islah qui salue le courage du chef de l'Etat, s'est interrogé pourquoi avoir attendu la mort de plus de 100.000 personnes pour enfin se pencher sérieusement sur la crise algérienne. Djaballah rend directement responsable le clan des éradicateurs au pouvoir qui d'après lui, a «diabolisé» tous les initiateurs d'une sortie de crise dans les années 90, allusion bien évidemment au «Contrat de Rome» qui avait regroupé nombre de chefs de partis politiques algériens dont l'ex-FIS. Plus explicite, le leader d'El Islah dira que sont ceux qui ont appelé à l'arrêt du processus électoral en 1992 qui sont la cause principale de la tragédie algérienne. Il considère néanmoins que le projet qui sera soumis à référendum le 29 septembre prochain est arrivé à point nommé pour régler la crise et mettre un terme aux rancoeurs qui existent de part et d'autre. Abdallah Djaballah appellera solennellement les cadres de son parti à sensibiliser les militants et tous les citoyens afin de voter «oui» le jour du scrutin. «Aucune paix n'est possible tant que les origines de la crise ne sont pas traitées» dira le leader d'El Islah et qui soutient que la réconciliation nationale doit atteindre deux objectifs à savoir «arracher les racines de la crise et éviter ensuite que ces racines ne se reproduisent». A ce sujet, Djaballah exhortera les imams mais aussi les médias à peser de tout leur poids dans le but de sensibiliser tous les citoyens sur les bienfaits du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Abordant le dossier épineux des familles des victimes, Abdallah Djaballah les invitera à «apprendre la culture de la réconciliation telle que dictée par la charia et l'Islam.» Le plus important, affirmera-t-il à l'adresse des familles des victimes, ce n'est pas de percevoir des «indemnisations» comme prévu dans le projet de charte, mais de pardonner conformément à la parole de Dieu. Le leader d'El Islah qui estime que la partie reconnue par le projet de charte comme étant responsable du déclenchement de la crise est elle-même en faveur de la réconciliation nationale, suggère la «libération de Ali Benhadj» en qualifiant sa détention de politique. Enfin, sur un autre chapitre, Abdallah Djaballah a instruit les cadres de son parti à choisir les hommes qu'il faut pour prendre part aux élections partielles du 24 novembre prochain. «Servir le peuple est une lourde responsabilité», dira le président d'El Islah à l'adresse des responsables des bureaux de wilayas du parti en conclave jeudi dernier au siège national sis à Bir Mourad Raïs (Alger). Il soulignera que tout parti politique aspire à prendre le pouvoir par la voie des élections. Le plus difficile conclut, M.Abdallah Djaballah, est de préserver la confiance entre nous et le citoyen.