Ce matin encore, comme tous les autres jours de la semaine, les abords de la Banque de développement local (B.D.L) du centre ville et son service des prêts sur gages, situé au 1 rue Ahmed Boumaza, à quelques encablures de le cathédrale d'Oran, est noir de monde. Tout le long du trottoir, de part et d'autre de la porte d'entrée, des chaînes humaines attendent patiemment leur tour pour pénétrer dans ce « sanctuaire de la monnaie », car dès l'ouverture des guichets, les salles sont déjà combles. D'un côté des femmes, assises à même le sol, cachant pour certaines, et par pudeur, leur visage et de l'autre, des hommes, jeunes et moins jeunes, les yeux rivés sur les gestes du préposé à l'entrée qui fait passer, tour à tour, les femmes et les hommes par petits groupes. Ainsi est, aujourd'hui, le quotidien de nombreuses familles oranaises, confrontées à la cherté de la vie et déjà saignées par les frais scolaires de leurs enfants, en attendant le Ramadan qui est à nos portes. Des objets de valeurs, principalement des bijoux, sont déposés dans cette banque "providence" contre quelques billets d'argent frais qui permettront à ces familles, rongées par le chômage et le dénuement, de faire face aux vicissitudes de la vie, retardant sans doute l'échéance qui les poussera, si rien ne vient améliorer leur situation, à grandir le nombre des mendiants déjà trop importants dans les rues et artères de la capitale de l'Ouest algérien. C'est dire que cette catégorie, de plus en plus nombreuse, de la population oranaise est plus préoccupée par les soucis du remboursement des intérêts de ces prêts pour ne pas perdre leurs biens dans une vente aux enchères. Ces personnes en détresse iraient-elles voter prochainement ? Rien n'est moins sûr selon les confidences de bon nombre d'entre elles, auxquelles nous avons posé la question.