Les travaux de la conférence internationale sur le transport de l'électricité en Algérie ont débuté hier, lundi, à l'hôtel El Aurassi, avec pour thème « Les entreprises de transport de l'électricité dans un environnement dérégulé ». Sonelgaz a réussi à réunir beaucoup de monde pour cette rencontre de deux jours. Au total, ce sont une vingtaine de pays représentés par six entreprises d'électricité du bassin méditerranéen, cinq entreprises gestionnaires de réseau de transport de l'électricité, trois autorités de régulation, quatre institutions internationales et quinze universités nationales et trois universités internationales, qui participent à cette première conférence. L'application de la loi de février 2002 qui a ouvert le secteur de l'électrice au privé national et étranger a amené une grande restructuration des activités qui étaient sous le monopole de la Sonelgaz, de la production à la distribution en passant par le transport. Dans ce nouveau schéma le Gestionnaire du réseau de transport de l'électricité (GRTE) en Algérie joue un rôle-clé dans la gestion du monopole naturel qui est le transport en veillant à la transparence et à l'accès aux tiers. Pour le secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines qui représentait le ministre, retenu à Vienne par la réunion de l'Opep, la conférence offre à l'Algérie l'opportunité de faire connaître les réformes qu'elle a lancées avec la loi sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisation et de s'informer sur les expériences des pays participants. La venue de représentants d'institutions et d'organismes de nombreux pays qui ont eu déjà à mener ce type de réformes et les débats sur les différentes expériences, débats qui ont déjà commencé hier, constituent une occasion importante pour les acteurs algériens. Même si le travail juridique, organisationnel et institutionnel est mené à bien, la confrontation des expériences de chaque pays et le débat d'idées sont irremplaçables et devraient être une occasion pour avancer sur la voie de la réforme, vu que la dérégulation reste encore un vaste chantier, y compris dans les pays avancés dans les réformes. Le président-directeur général de Sonelgaz, M. Boutarfa, a annoncé que le groupe compte investir plus de 500 milliards de dinars d'ici à 2009. Et que l'essentiel de ces investissements « est consacré au renforcement de notre système électrique et plus particulièrement à la consolidation de nos réseaux de transport ». Pour le PDG de GRTE, qui s'adressait aux participants à la conférence, « la libéralisation du secteur électrique a ouvert le champ à de nouvelles expériences tant sur le plan économique que technique » et cette conférence « sera un début prometteur à de nouveaux horizons de coopération entre les entreprises gestionnaires des réseaux et autres opérateurs du même secteur ». Selon le GRTE, malgré les nombreuses analyses et communications dont elle a fait l'objet, la mutation du secteur électrique vers un système dérégulé constitue encore dans le monde un vaste champ d'investigation. Ces trois dernières années, le réseau de transport a connu une avancée et sa taille a augmenté de 18,5% alors que le volume des investissements a été multiplié par 10. Les investissements ont atteint 34,5 milliards de dinars en 2004 pour un chiffre d'affaires de 18 milliards et doivent passer à 45 milliards de dinars en 2005. L'argent a servi à réhabiliter les anciens ouvrages (50% environ) et à réaliser de nouveaux ouvrages postes et lignes avec l'introduction d'un nouveau palier de tension de 400 kV. Les travaux de la conférence se déroulent en plénière et en ateliers autour d'une dizaine de thèmes.