La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a convoqué hier, à la salle El Mouggar, à Alger, un rassemblement d'artistes, de professionnels et de responsables du secteur. Cette rencontre s'est déroulée sous la présidence de l'ancien ministre de la Communication, Lamine Bechichi, et avait pour thème « La culture et la réconciliation nationale ». La sénatrice Zohra Drif et le président de la Commission consultative pour la promotion des droits de l'homme, actuellement en charge du dossier des disparus, Farouk Ksentini, étaient appelés à donner leur « avis » sur la charte. Devant initialement donner lieu à un « débat », la rencontre s'est vite transformée en « meeting culturel » de soutien au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Mme Drif, se remémorant les années de la guerre de Libération, a estimé que les événements de Kabylie en 2001 « sont un remake des manipulations de la France coloniale pour monter les Algériens les uns contre les autres ». Maître Ksentini a, de son côté, estimé « inconcevable et inadmissible de s'opposer au projet de M. Bouteflika » plaidant pour la « paix civile imposée et retrouvée ». Le but de cette rencontre, a déclaré la ministre de la Culture, est de « rappeler que le projet de la charte n'est pas une manipulation. Il s'agit d'un choix incontournable (la bouda min'h), une étape par laquelle nous devons passer », avant d'ajouter plus loin que la charte est « un projet civilisationnel ». S'inspirant de l'expérience du général de Gaulle en France, après la chute du régime de Vichy, la ministre a estimé que l'Algérie est « capable de l'exploit... à la différence qu'elle n'aura pas à se mentir comme l'a fait de Gaulle avec les Français ». Tout en appelant les artistes et hommes de culture à « une réflexion sérieuse et consciente », la ministre a donné la parole à quelques invités de marque. Le chanteur Mohamed Lamari est monté en premier pour, a-t-il dit, « donner son message » qui est d'« apparaître sur les écrans de la télévision ». La figure constantinoise de la chanson malouf, Mohamed Tahar Fergani, a lu un extrait de son dernier enregistrement encensant la réconciliation nationale. Le reste des intervenants a tenu un discours allant dans le même sens que celui présenté par les animateurs de la rencontre.