Les escaliers reliant deux artères de la ville de Béjaïa, le boulevard Amirouche et la rue Ahmed Ougana, sont dans un état de dégradation inquiétant. Plusieurs marches sont défoncées lorsqu'elles n'ont pas carrément disparu. Une bonne partie de la bordure s'est effondrée, notamment celle longeant le palier surplombant le siège de la SAA ainsi que la bifurcation donnant vers l'ancienne salle de cinéma, le Shanghai. La rampe de protection n'existe plus ainsi. De la terre a, sous l'effet des eaux de ruissellement, débordé des murs de soutènement pour venir embourber les marches. La salubrité et la sécurité n'y sont plus de mise. Dès les premières marches dévalées du boulevard Amirouche (vous avez intérêt à ne pas traîner), vous êtes accueilli par une odeur nauséabonde que dégage une soi-disant vespasienne depuis longtemps désaffectée ; le besoin pressant étant d'ailleurs sans gêne accompli tout le long du passage. La végétation d'aspect dense, qui recouvre les lieux traversés, lui donne un air encore plus sinistre. De petits larcins y seraient commis en toute latitude. M. Ameur, gérant d'un magasin Districh situé à quelques mètres du 1 boulevard Amirouche, nous a rapporté le cas de cette dame qui l'avait sollicité afin qu'il daigne l'accompagner dans sa descente par « l'enfer », la pauvre craignant que mésaventure ne lui arrive. Le passage, résultat de tous les aléas cités, frôle la fréquentation zéro. Pourtant, le raccourci proposé est fort appréciable il vous évite un détour de quelque 800 mètres. Et son utilité est avérée du fait qu'il dessert de la haute ville, d'un point de grande fréquentation, l'accès au port, l'arrière port, la gare de chemins de fer et un peu plus loin, la station de bus El Qods. Le relief en pente, véritable bande verte à l'intérieur de la ville, gagnerait, à la manière du parc de la Liberté de la ville d'Alger, à être aménagé en jardin d'acclimatation.