227 à Aïn BessemLa détresse à laquelle confine, en tout cas, la dégradation du cadre de vie des habitants de ce quartier, notamment des 227 Logements, des 100 et 130 LSP et des 25 évolutifs, est intolérable. Il a fallu se rendre sur place pour réaliser à quel point le constat fait sur la situation par trois habitants de ce quartier est exact. On quitte la RN18 avant l'entrée de la ville. Une petite bifurcation non goudronnée traverse les jardins pour aboutir aux 227 Logements. La rue principale, qui débouche sur le marché, nécessite goudronnage, bordures plus hautes et éclairage public. A l'intérieur, où les bordures et la chaussée sont défoncées, et où on peut compter une lampe pour 6 et 10 poteaux, la situation incite à peine à l'optimisme : un câble électrique posé à côté d'un réseau de distribution de gaz naturel provoque souvent un court-circuit qui plonge chaque fois le quartier dans le noir pour 3 jours et plus. Du côté des 25 Logements évolutifs, une vision chaotique s'offre au visiteurs : pas de rues, pas d'éclairage public et une odeur pestilentielle qui règne en permanence en ces lieux : des montagnes d'ordures domestiques, des tas de fumier se dressent ici et là dans un paysage irréaliste. Ici on pratique l'élevage bovin et même l'aviculture. L'espace vert prévu à cet endroit est squatté dangereusement par certains riverains de la rue du CFPA. Curieusement, celle-ci au lieu de continuer plus loin vers l'ouest pour desservir d'autres habitations s'est brusquement arrêtée devant cet établissement d'enseignement professionnel. D'une bergerie qui abrite, dit-on, quelque 300 têtes d'ovins s'échappe une forte odeur de laine et de fumier. La présence, 50 mètres à l'ouest, d'une fabrique de produits d'étanchéité n'arrange rien à la situation, par elle-même déjà inquiétante. Les plus proches se plaignent d'émanations irritantes pour les voies respiratoires. Dans des pétitions adressées aux autorités, mais demeurées lettres mortes à ce jour, selon Aïssa, Amar et Samed, membres du comité de quartier, ces derniers exigent que l'espace vert soit rendu à sa vocation initiale, que la route du CFPA soit achevée ; que les rues de quartier soient revêtues, mieux bordées et mieux éclairées, que la rue vers le marché soit goudronnée ; que le quartier 227 soit relié à la RN18 par les jardins et que la situation environnementale soit mieux prise en charge afin de rendre le quartier plus habitable. Considérant justement cette situation dans son ensemble, l'un de ces membres fait remarquer l'air désolé : « Nos élus, malheureusement, ne se souviennent de nous et de nos problèmes que lors des échéances électorales. »