Un des problèmes de l'expulsion des suspects étrangers soupçonnés d'activités terroristes qui ont été arrêtés préventivement depuis les attentats de juillet dernier à Londres réside dans le fait que le gouvernement britannique, qui veut renvoyer dans leur pays ces détenus, n'a pas encore conclu d'accord avec certains pays sur le traitement qui leur sera réservé à leur retour, note la presse britannique. On sait que plusieurs de ces détenus sont des réfugiés algériens soupçonnés d'être des membres de groupes islamistes tels le Gia et le Gspc. Des organisations de défense des droits de l'homme se sont mobilisées contre d'éventuelles expulsions de ces Algériens, 15 au total, estimant qu'« ils seront torturés ou subiront des mauvais traitements à leur retour au pays ». C'est pourquoi le gouvernement britannique cherche à conclure avec l'Algérie un accord d'extradition, appelé également accord d'entente, garantissant que ces suspects ne seront pas torturés s'ils sont renvoyés dans leur pays. Cet accord n'a pas encore été signé et, selon le journal de centre-droite The Times, il y a une explication à ces atermoiements : c'est parce que Londres refuse de faire des excuses à un élève pilote algérien, arrêté après les attentats du 11 septembre de New York, qui avait ensuite été blanchi des accusations de terrorisme, qu'Alger ne voudrait pas s'engager dans le traitement des suspects algériens de terrorisme qui seraient renvoyés dans leur pays. ` Selon le Times, un ministre algérien, dont il ne cite pas le nom, est venu ce week-end voir cet Algérien de 32 ans, Lotfi Raïssi, qui avait été emprisonné pendant cinq mois après avoir été arrêté chez lui, près de l'aéroport de Heathrow. Il avait été accusé dans la presse d'avoir été un de ceux qui avaient appris aux terroristes kamikazes de New York à piloter des avions. En fait, ces accusations du FBI n'avaient pas convaincu la justice britannique qui avait libéré le jeune Algérien et avait refusé son extradition vers les Etats-Unis. Raïssi demande au gouvernement de Londres des excuses. Il assure au Times que son cas est exemplaire dans son pays et que c'est pour cela que l'Algérie ne veut pas donner à Londres les assurances qui permettraient au gouvernement du Premier ministre Tony Blair de se débarrasser de ces terroristes encombrants.