L'Organisation veut, apparemment, torpiller le consensus établi entre Alger et Londres. L'extradition des deux Algériens de Grande-Bretagne, récemment, continue de susciter les craintes des organisations non gouvernementales. Ainsi, Amnesty International était parmi les premières à exprimer son inquiétude quant au sort des deux personnes refoulées. Celle- ci s'est dite «profondément inquiète» pour la sécurité des deux Algériens arrêtés, selon elle, par les services de sécurité algériens. «Nous sommes profondément inquiets que ces hommes courent le risque d'être torturés», a déclaré dans un communiqué Kate Allen, la directrice d'Amnesty International. L'organisation de défense des droits de l'homme, connue pour ses positions et ses rapports acharnés contre l'Algérie, veut apparemment torpiller le consensus établi entre Alger et Londres. Celle-ci ne compte pas lâcher le morceau et continue de fouiller dans le dossier. «Ces hommes ayant été qualifiés de -terroristes internationaux présumés- par les autorités britanniques, ils ont toujours couru le risque d'être torturés et n'auraient jamais dû être renvoyés en Algérie», ajoute la directrice. Les dénommés «Q» et «K», précise l'ONG, ont été déportés au motif de la sécurité nationale, sur la base d'informations de services de renseignements auxquelles ils n'ont jamais eu accès. Ces derniers étaient détenus au Royaume-Uni depuis respectivement janvier et octobre 2003. La non-abolition de la peine capitale du système judiciaire algérien est à chaque fois avancée comme source d'inquiétude. Preuve que le Royaume- Uni a longtemps hésité avant de procéder à cette décision et ce, malgré que la peine capitale n'a pas été appliquée depuis 1993. Les autorités algériennes ont dû négocier pendant plusieurs mois pour convaincre et rassurer les autorités britanniques de l'extradition des personnes en détention. Ces négociations ont été sanctionnées, rappelons- le, par la signature du traité d'extradition le 11 juillet 2006, à l'occasion de la visite de M.Abdelaziz Bouteflika au Royaume-Uni. Adopté par le conseil des ministres le 26 novembre 2006, cet accord est entré en application avec la décision des autorités anglaises de répondre à la demande des cinq Algériens, soupçonnés de terrorisme et détenus à Londres depuis 2004 en vertu de la loi contre le terrorisme, de rentrer en Algérie. Ce qui explique bien entendu que l'Algérie ne pourra pas faire marche arrière dans ce processus et est appelée à respecter ses engagements. Le gouvernement britannique avait lui-même indiqué avoir obtenu l'assurance qu'ils ne seraient pas maltraités à leur retour dans leur pays. En outre et pour prouver sa bonne disposition, le Royaume-Uni a démenti l'information faisant état en Algérie de Lord Triesman, responsable du bureau de coopération internationale au sein du Commonwealth, pour le suivi des extraditions des émigrés vers leur pays d'origine, comme rapporté par le quotidien britannique, The Independent. Un autre élément de détail, ces personnes ont choisi volontairement de se mettre à la disposition de la justice algérienne. Ces éléments démontrent que les déclarations d'Amnesty International ne sont pas fondées. Enfin, parmi les cinq Algériens suspectés de terrorisme, il reste encore trois autres qui seront de retour au pays dans les prochains jours. Ces cinq hommes faisaient partie d'un groupe de 27 étrangers détenus parce que considérés comme une menace pour la sécurité nationale britannique.