Emblématique que ce mouvement estudiantin de lutte contre l'injustice à l'université qui, à quelques jours de la rentrée universitaire 2005-2006, menace de dénoncer, preuves à l'appui, la gestion pédagogique et administrative de l'université Badji Mokhtar de Annaba. Plusieurs dizaines d'étudiants des trois filières, médecine, chirurgie dentaire et pharmacie, signataires du communiqué avec cachet humide du mouvement, ont menacé d'organiser une grève de la faim à la Faculté de médecine et un sit-in devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Alger. Ils menacent également de perturber toute la rentrée universitaire ainsi que le concours de résidanat, et se disent prêts à prendre d'autres mesures et à fournir un dossier complet étayant leurs accusations. Tout en soulignant que le seuil du tolérable est dépassé, les signataires du communiqué en appellent au sens de la responsabilité du doyen pour éviter à la faculté de graves conséquences. Ils réclament des mesures d'urgence qui les sauveraient de ce qu'ils estiment être un délabrement généralisé du système de gestion pédagogique et administrative de leur faculté. Les étudiants contestataires des 3 filières médecine, chirurgie dentaire et pharmacie accusent plusieurs de leurs enseignants en rhumatologie, urologie, gynécologie, gastrologie, hématologie, médecine interne d'être à l'origine de la faiblesse du taux de réussite. Ils ont parallèlement dénoncé la privation arbitraire des étudiants de 6e année de leur droit aux rattrapages, l'interdiction faite aux préinternes par un de leurs enseignants de passer l'examen de stage d'urologie, l'annulation du système de balayage, l'exclusion des études médicales d'étudiants répétitifs ainsi privés d'un diplôme après plusieurs années de faculté, l'inexistence de stages pratiques handicapant de fait l'étudiant et sanctionnant le module, l'inertie et l'incompétence des responsables du département de médecine, la mainmise de certains médecins sur les examens de rattrapage afin de pistonner certains privilégiés. Les contestataires revendiquent le rétablissement du système de balayage, la réintégration des répétitifs, la mise en place d'un système de stages pratiques de qualité ou la suppression des examens d'évaluation. Le professeur Benali, doyen de la Faculté de médecine, s'est dit étonné de cette réaction au moment où les responsables de l'institution qu'il gère multiplient les efforts pour améliorer toutes les conditions administratives et pédagogiques.