L'approche à grands pas du Ramadhan a suscité depuis une semaine une hausse sensible des prix de la viande blanche dans l'ensemble des marchés de la ville. En effet, une tournée aux étals nous a permis de constater que le prix du poulet évidé est allégrement passé à 180 DA le kilo, alors que quelques jours auparavant, il était cédé à peine à 150, voire 140 DA. Comme à l'accoutumée donc, les vendeurs de poulet n'ont même pas attendu le début du mois du jeûne pour annoncer la couleur. Les raisons mises en avant pour justifier cette augmentation soudaine ne tiennent évidemment pas la route quand bien même les marchands de poulet jurent par tous les saints que le marché de la volaille a connu des perturbations en matière d'approvisionnement qui se sont traduites par une cherté relative du poulet ramené des wilayas limitrophes. Etrange coïncidence quand même, estime la plupart des clients interrogés, que la mercuriale s'embrase toujours à quelques encablures du Ramadhan. « Qu'on cesse de nous prendre pour les éternels dindons de la farce. Les pénuries dont il est question ne sont que pures affabulations destinées à en conter à des acheteurs qu'on saigne sans état d'âme », dira avec philosophie un retraité de la Fonction publique. Ajoutez-y à cela la dinde qui affiche 280 DA le kilo, l'escalope 350 DA et la sardine de modeste qualité à 120 DA, et on comprendra ainsi pourquoi des centaines de pères de famille au revenu moyen sont tout près de s'arracher quelques cheveux.