A la diligence d'un mandataire de justice, désigné suite à une requête d'associés, la deuxième assemblée générale extraordinaire de la SARL Le Matin a été convoquée le 10 août dernier au siège de l'entreprise, la première n'ayant pas réuni le quorum à fin juin dernier. Constatant l'état de cessation de paiement avéré de leur entreprise et l'impossibilité financière d'une reprise d'activité, les associés présents n'avaient pas d'autre alternative que d'opter pour la liquidation judiciaire ou la dissolution anticipée, et cela même en vertu des dispositions pertinentes du code de commerce et du code civil. Assumant pleinement leurs responsabilités et obligations de porteurs de parts, ils ont décidé la dissolution anticipée et désigné un liquidateur, en attendant de renouer avec l'exercice de leur profession. C'est une décision dictée par des considérations d'ordre strictement juridique et commercial. En effet, un premier examen de la situation financière a laissé apparaître un grave déséquilibre des comptes de l'entreprise avec, entre autres, une consommation totale du capital social et un actif qui ne couvrait plus le passif. Pire, les créances connues et prouvées, détenues sur la SARL Le Matin par seulement une société d'impression, une banque et le fisc avoisinent les 20 milliards de centimes ! D'autres dettes pourraient apparaître avec l'opération de dissolution, notamment envers la caisse de sécurité sociale, d'autres imprimeurs publics et des travailleurs dont l'action en justice se serait déjà conclue par un jugement en leur faveur. A n'importe quel moment, la liquidation judiciaire peut, alors, être ordonnée par le tribunal de commerce, une fois saisi par les créanciers. Un autre cas autrement plus grave : jusqu'au 10 août dernier, le bilan de l'exercice 2004 n'était toujours pas remis à l'Inspection des impôts. Sachant que Le Matin est organisé en SARL et non en société unipersonnelle, les associés n'ont fait qu'exercer souverainement les prérogatives qui leur sont statutairement reconnues, dans un parfait respect des procédures légales. Y voir ou supposer un quelconque mobile « politique » est incompréhensible et insensé. F. Mezali, associé dans la SARL Le Matin