Aziz Smati s'est rendu jeudi dernier au Palais du peuple à Alger, siège de la centrale syndicale (UGTA), où un hommage lui a été rendu. Producteur de télévision, il est, entre autres, créateur de Bled music, émission culte de la fin des années 1980. Aziz Smati, qui se définit comme homme de radio, a pénétré le palais en tee-shirt à l'effigie de Che Guevara. « C'est pour la provoc », a-t-il lancé. Paraplégique depuis l'attentat dont il a été victime en 1994, Smati est installé en France où il mène, à sa manière, son travail d'agitateur. bledconnexion.com est un site où il déploie, depuis son chez soi parisien, son délire d'indomptable. 14 h, heure H de la rencontre, l'entrée du Palais du peuple est lascive sous le coup de l'après-midi aoûtien. Au dernier étage de la bâtisse, où le Syndicat national des artistes (SNA) a logé ses bureaux, un comité restreint constitué d'artistes, d'amis et de personnes souhaitant le connaître de près attendaient son arrivée. La rencontre a pris forme dans la salle de conférences, où l'homme de radio, épaulé par un Jimmy Ouïhid en verve, s'est retrouvé au centre des sollicitations croisées de Kessab Ammar, organisateur de la rencontre, et du secrétaire général du SNA Ammar El Aïdoun. Jimmy Ouïhid, s'emparant du micro, a jeté sa perplexité sur le sort réservé aux droits des artistes auprès de l'Office national des droits d'auteurs (ONDA), le hold-up opéré systématiquement dans les radios nationales et étrangères et puis le recours salutaire à un organisme étranger, la Sacem française, à défaut d'une prise en charge en territoire algérien. Le malaise généralisé, dont souffrent les artistes, semble trouver un début de sauf-conduit dans la composition du SNA, sous « la couverture » de l'UGTA. Ce syndicat n'a pu aller au-delà de 33 wilayas où il est représenté sur un ensemble de 48 wilayas. Le représentant de l'UGTA a expliqué ce contretemps par le caractère « difficile » des artistes. Le SNA, reçu il y a une quinzaine de jours par la ministre de la Culture, a obtenu l'installation durant le mois de septembre prochain d'ateliers mixtes de réflexion qui travailleront sur la traduction de la plate-forme de revendications formulée par le SNA et adoptée le 8 juin dernier. Dans ce document, le SNA revendique, entre autres, son implication dans la gestion des droits d'auteurs et des organismes culturels. Aziz Smati, qui a gardé une discrétion relative durant cette rencontre, a été ému par le cadeau offert au terme de cet hommage. Un tableau où l'artiste plasticienne Meriem Aït El Hara reproduit un message en tifinagh adressé par une femme targuie à un anonyme français. Message d'amour ?